On entendra ici par burlesque un comique principalement visuel reposant sur la mise en scène de personnages caricaturaux dans leur composition (costume, grimage, maquillage, gestuelle, attitude) et sur un décor lui-même parodique dans son exagération, le tout résultant en une succession de tableaux rappelant le cinéma muet (Charlie Chaplin) voire le dessin animé (Tex Avery). Le burlesque peut évidemment être associé à divers autres types de comiques (notamment le comique de situation). Il peut être inscrit dans l’œuvre elle-même (Ubu Roi), ou résulter d’un choix de mise en scène. Il va de soi cependant que certaines œuvres se prêtent mieux que d’autres à une mise en scène burlesque.
Dans son célèbre ouvrage Le rire, essai sur la signification du comique, Bergson donne comme principal ressort de la comédie le fait de plaquer un fonctionnement mécanique sur un comportement humain. En quelque sorte, c’est quand la machine humaine se grippe, s’emballe, tourne à vide ou se met en boucle (bref devient incontrôlable) que surgit le comique. Si cette vision est juste, elle ne rend compte que d’un aspect de la comédie (le burlesque justement) et de l’un de ses ressorts (principalement visuel). Peut-être parce que cet ouvrage a été écrit à une époque (1900) où d’autres formes de comédies n’avaient pas encore vu le jour. Un spectacle contemporain comme « Garden Party » de la Compagnie n°8 – Quartier Libre, d’une durée de plus d’une heure, totalement muet mais au plus haut point théâtral, relève pleinement du burlesque.
Au répertoire de La Comédiathèque