Pièces

Déjà créées en France ou à l’étranger

Encore inédites à la scène


L’univers théâtral de Jean-Pierre Martinez

Au fil de la centaine de comédies qu’il a écrites à ce jour, Jean-Pierre Martinez a créé un véritable univers théâtral. Une France imaginaire mais très réelle dont il continue à explorer les villes, les villages et les campagnes, peuplés de personnages hauts en couleurs, à la fois risibles, touchants et attachants, auxquels il est facile de s’identifier. Café, restaurant, hôpital, crématorium, librairie, épicerie, commissariat, banque, couvent, maison de retraite, maison tout court… et même théâtre. Dans chacun de ces lieux de la socialité, constituant autant de décors possibles, se joue la tragi-comédie de la vie.

Au bout du compte, on est toujours tout seul au monde. C’est à partir de ce constat tragi-comique que se développe l’univers théâtral en expansion de Jean-Pierre Martinez, avec en son centre une sorte de Charlot des Temps Modernes, qui serait doué comme d’un handicap d’une parole dont il ne sait que faire (Comme un poisson dans l’air).

Ne croyant décidément plus aux vertus d’une famille décomposée (Photo de Famille ou Le Coucou), pour tromper l’ennui, ce solitaire intempestif, comme dirait Lagarce, essaie d’abord de ranimer la flamme de l’amitié (Come Back), avant d’expérimenter la vie à deux (Elle et Lui, Monologue Interactif) voire à trois (Ménage à Trois)

Pour rompre la fatale monotonie du couple, plutôt que de tromper sa femme comme dans les comédies de boulevard, il va ensuite faire quelques vaines tentatives pour entrer en relation avec ses voisins de palier (Strip Poker ou Avis de Passage), avec ses colocataires d’un soir (Bed and Breakfast ou Les Touristes) ou même avec ses collègues de travail (Bureaux et Dépendances ou Crise et Châtiment).

Mais finalement, le clown ne pourra échapper à ses angoisses. Celle du temps qui passe (Brèves du Temps Perdu), qui conduit inéluctablement au bout de la route (Morts de Rire), sans grand espoir de parvenir auparavant à donner un sens à son existence (Sens Interdit Sans Interdit). À moins qu’un improbable hasard ne vienne arrêter pour un instant la course inéluctable de la roue de la fortune sur la case d’un gros lot illusoire (Café des Sports ou Vendredi 13).

Jean-Pierre Martinez nous invite à revisiter les lieux d’une socialité par défaut : bistrot (Café des Sports, Happy Hour, Le Comptoir) ou restaurant (Cartes sur Table); les lieux d’un huis clos forcé, comme la maison de retraite (Bienvenue à Bord) ou l’hôpital (Diagnostic Réservé, L’Hôpital Était Presque Parfait); les lieux de rencontres hasardeuses comme la rue (Brèves de Trottoirs), le train (Eurostar), l’avion (Y a-t-il un Pilote dans la salle ?) ou même une fusée (Quatre Étoiles). Sans oublier le lieu par excellence d’une rencontre factice, comme le théâtre lui-même (Revers de Décors).

Pour Jean-Pierre Martinez, l’humour est la politesse du désespoir. Et il n’y a pas de meilleur endroit pour un bon fou rire que les Pompes Funèbres (Un Cercueil pour Deux, Sans Fleur ni Couronne).


Jean-Pierre Martinez a décrit son approche de l’écriture théâtrale dans son ouvrage « Écrire une comédie pour le théâtre », qui est aussi un manuel et un recueil de conseils destinés aux auteurs débutants. Il est aussi l’auteur de « Écrire sa vie », auto-fiction dans laquelle il raconte le parcours personnel et professionnel qui l’a conduit à devenir scénariste puis auteur de théâtre et finalement écrivain.