Elle et lui, en train de s’embrasser, un long moment.
Ils relâchent leur étreinte, et regardent droit devant eux.
Elle – Ça te rappelle quelque chose ?
Lui – Non… Et toi ?
Elle – Non plus.
Lui – C’est la première fois.
Elle – C’est pas inoubliable.
Lui – La première fois, on ne peut pas comparer. On ne se souvient de rien.
Elle – La première fois, on ne se rappelle pas. On le garde juste en mémoire.
Lui – C’est quoi, la mémoire ?
Elle – Je ne sais pas…
Lui – C’est quoi oublier ?
Elle – Je ne sais plus…
Lui – On recommence ?
Elle – Ok.
Ils s’embrassent à nouveau, puis relâchent leur étreinte.
Lui – Et là, ça te rappelle quelque chose ?
Elle – J’ai le vague souvenir d’un déjà vu.
Lui – Moi aussi.
Elle – Ça y est, je m’en souviens.
Lui – C’est un début.
Elle – Oui.
Lui – C’est la deuxième fois.
Elle – Ce n’est pas un début, alors.
Lui – La première fois, on ne sait pas que c’est un début, puisqu’on ne se souvient de rien.
Elle – Ça sert à quoi de se souvenir ?
Lui – Ça fait passer le temps.
Elle – Et à la fin ? Comment on sait que c’est la dernière fois ?
Lui – On ne sait jamais.
Elle – Il faudrait pouvoir s’en souvenir. Après.
Lui – On ne se souvient que de l’avant-dernière fois.
Elle – C’est la vie.
Lui – Oui. Entre la deuxième et l’avant-dernière fois.
Elle – La vie, c’est quand on y repense.
Lui – C’est une histoire sans queue ni tête.
Ils commencent à s’en aller, chacun de son côté.
Elle – On se rappelle ?
Lui – Ou on efface la mémoire cache ?
Noir.