Écrire une comédie pour le théâtre
Comment écrire une pièce de théâtre et la faire jouer.
Manuel d’écriture et conseils destinés aux auteurs débutants.
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PROLOGUE : Y a-t-il une recette pour réussir une comédie ?
Scène 1
Une méthode pour chacun et à chacun sa méthode
Il y a bien sûr plusieurs façons d’écrire une pièce de théâtre. Autant que d’auteurs, probablement. Pour ne pas dire autant que de pièces. Ceci n’est donc pas « la » bonne méthode pour écrire une comédie, mais une approche parmi d’autres, et en tout cas celle qui s’est imposée à moi pour rédiger en dix ans plus de cent scénarios de films pour la télévision, puis dans les douze ans qui ont suivi près de soixante-dix comédies pour le théâtre, faisant l’objet chaque année de plus de trois cents montages professionnels ou amateurs, en France et à l’étranger, notamment en français et en espagnol.
Quelle que soit la méthode utilisée, que cette méthode soit formalisée ou pas, et consciente ou non, chaque auteur s’appuie sur une façon de faire. C’est plus vrai encore dans le domaine de l’écriture de commande (comme le scénario de télévision), qui implique une grande rapidité d’exécution, et pour les genres les plus populaires (comme la comédie théâtrale), qui reposent sur des procédés bien répertoriés. Quoi qu’il en soit, pour écrire un scénario par mois ou une pièce de théâtre tous les deux mois, sur une période de plus de vingt ans, il faut un minimum d’organisation.
Écriture industrielle dira-t-on ? À l’évidence, pour ce qui est du théâtre de boulevard et des séries de télévision, il s’agit bien de pièces et de films de genre (par opposition aux pièces et aux films d’auteur). Mais pour parvenir à une écriture plus personnelle, il n’est pas inutile de connaître d’abord les grands principes universels de la dramaturgie, afin éventuellement de s’en éloigner, si ce n’est de s’en libérer. De la même façon que pour un romancier, il vaut mieux connaître parfaitement la syntaxe française avant d’inventer son propre style.
Et puis à tout prendre, si c’est là votre goût et votre talent, mieux vaut porter un genre à la perfection pour le sublimer (comme le firent Feydeau ou Guitry avec le boulevard), plutôt que d’écrire un théâtre pseudo-littéraire, ennuyeux, nombriliste, injouable et inregardable (comme tant de dramaturges contemporains hélas), en participant ainsi à discréditer le vrai théâtre d’auteur et à éloigner le public des salles qui défendent courageusement ce type de spectacles.
Molière aussi écrivait avec méthode. Et ce n’est en rien contester son génie que de reconnaître qu’il empruntait beaucoup au théâtre de genre (la commedia dell’arte, notamment), qu’il s’inspirait lui aussi de ses prédécesseurs (Tirso de Molina pour Dom Juan, le dramaturge espagnol ayant lui-même repris un thème très ancien), et qu’il lui arrivait même de se répéter un peu en reprenant certaines intrigues dans plusieurs de ses pièces (lorsqu’un valet ou une servante, par exemple, est chargé par des jeunes gens d’empêcher un mariage arrangé par leurs parents).
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Mots clefs : écrire une pièce de théâtre, écrire une scène de théâtre, écrire un dialogue de théâtre