Théâtre du Chêne Noir, 8 bis rue Sainte-Catherine (Avignon)
du 7 au 31 juillet à 12h – Relâches : 12, 19, 26 juillet
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Par leur distribution très nombreuse, les pièces de Shakespeare sont difficiles à représenter de nos jours. Il est alors parfois nécessaires, pour ne pas priver le public d’un tel répertoire, d’adapter ces chefs-d’œuvre en réduisant le nombre des personnages secondaires. Avec cette adaptation de La Mégère apprivoisée, Frédérique Lazarini a su trouver dans cette nécessité une source d’inspiration, en transposant l’action dans l’Italie des années cinquante, et en représentant quelques scènes de l’intrigue sur un écran de cinéma de l’époque. Ce décalage burlesque permet aussi de souligner le second degré de cette comédie légère de Shakespeare, qui autrement paraîtrait aujourd’hui par trop politiquement incorrecte, puisqu’il s’agit ni plus ni moins que de mater une femme rebelle, en lui infligeant toutes sortes de mauvais traitements, afin d’en faire une bonne épouse. Oui, dans cette comédie, Shakespeare se moque outrageusement des femmes et de leur désir d’indépendance, comme Molière le fera après lui dans nombre de ses pièces. Cela ne veut pas dire qu’il les méprise au point de ne les considérer que comme des animaux à dompter. Accordons en tout cas le bénéfice du doute à ce géant du théâtre, afin de ne pas le faire tomber de son piédestal. Au-delà de la virtuosité de la langue, le génie de Shakespeare, jusque dans ses tragédies, réside avant tout dans l’humour. Un humour qui est ici très bien rendu par ce parti-pris très créatif de mise en scène et par des comédiens de grand talent. À ne pas manquer.
Critique de Jean-Pierre Martinez
Mise en scène : Frédérique Lazarini
Interprètes : Delphine Depardieu, Cédric Colas, Pierre Einaudi, Guillaume Veyre, Maxime Lombard ou Bernard Malaterre
Et à l’écran : Charlotte Durand-Raucher, Didier Lesour, Hugo Petitier, Jules Dalmas
Scénographie : François Cabanat
Costumes : Dominique Bourde
Film : Bernard Malaterre