Revanche d’un déserteur de l’Institution Théâtrale

Je viens de recevoir non pas mes papiers militaires, comme disait Vian, mais mon bordereau mensuel de la SACD. Pour un seul mois, 15 montages professionnels ou amateurs, en France et en Espagne, portant sur 11 comédies différentes, pour un total de 61 représentations ! Et enfin un vrai revenu d’auteur de théâtre à la clef. Je commence à recueillir les fruits des dix dernières années que j’ai consacrées à l’écriture de mes 46 pièces, et me vois conforté dans le choix que j’ai fait il y a peu de ne plus écrire que pour le théâtre, sans pour autant mettre moi-même en scène mes propres pièces. Ce succès, certifié sans additifs, sans copinage, sans « aides à l’écriture », sans « Prix Beaumarchais », sans l’aval d’aucun « comité de lecture » et sans éditeur, je le dois uniquement à toutes les compagnies amateurs et professionnelles qui, ayant pu télécharger librement mes textes sur mon site La Comédiathèque, les ont assez appréciés pour passer quelques mois à les monter et à les jouer, j’espère avec quelque bonheur et autres moments de joie et de fous rires partagés. Que toutes ces compagnies, à qui j’ai décidé il y a quelques années de m’adresser directement, sans l’aval de l’Institution Théâtrale, soient ici remerciées ! C’est vous qui faites vivre le théâtre mois après mois. Et vous êtes seules à décider de ce que vous avez ou non envie de jouer et de montrer à votre public. Vive le spectacle vivant. Et vive la liberté d’écrire pour les compagnies et pour le public, sans avoir à se préoccuper, comme je l’ai entendu un jour, de l’idée que se fait l’Institution Théâtrale de ce que doit être le théâtre d’aujourd’hui.