J est là, désœuvré et absent. C arrive côté jardin, et prend un air interloqué.
C (théâtral) – Quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe, ici…?
Semblant sortir de sa torpeur, J regarde C avec un étonnement mêlé d’indifférence.
J – Il se passe quelque chose ?
C – Qu’est-ce qui se passe ?
J – Qu’est-ce qui pourrait bien se passer ?
C – Je ne sais pas… puisque je vous le demande.
J – Vous êtes arrivée et…
C – J’ai eu l’impression d’interrompre quelque chose…
J – Qu’est-ce que vous auriez bien pu interrompre ?
C – Rien.
J – C’est déjà quelque chose.
C – Quoi ?
J – Surgir comme ça… De nulle part… Et m’interrompre… Alors que je ne faisais rien.
C – Vous insinuez que c’est moi qui ai fait quelque chose ?
J – Non ?
Un temps.
C – Bon, et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ?
J – Je ne sais pas. On attend de voir ce qui se passe.
C – Quoi ?
J – Qu’il arrive quelque chose…
C – Quelque chose ?
J – Ou quelqu’un…
C – Quelqu’un…? Et d’où est-ce qu’il pourrait venir ?
J – Je n’arrive jamais à me souvenir… (Hésitant) Côté cour, ou côté jardin…
C – Mais si, c’est très simple… Regardez. (Se positionnant dos public) Côté Jardin d’Eden… et côté Cour des Miracles. JC.
J – JC…?
C – Jardin, Cour… JC… Jésus Christ !
J – Ah, oui…
Un temps, pendant lequel il ne se passe rien.
J – Vous avez raison… Il vaut mieux qu’on se sépare…
J sort côté cour. C prend la même attitude désœuvrée et absente que J au début de la scène. Au bout d’un moment, J surgit côté jardin.
J (théâtral) – Quelqu’un peut m’expliquer ce qui se passe, ici…?
Semblant sortir de sa torpeur, C regarde J avec étonnement. Puis un vague souvenir semble lui revenir.
C – Vous allez rire, mais je vous attendais…
J – Comme le messie.
C – Mais pas de ce côté là…
Noir.