Un personnage est déjà là. Un autre arrive, dans une combinaison suggérant l’idée qu’il personnifie un vaccin.
Un – Bonjour… Alors, c’est vous le candidat vaccin ?
Deux – C’est moi.
Un – Mais dites-moi… J’ai regardé votre CV, il n’y a strictement rien dessus.
Deux – En effet, je suis nouveau. Donc je n’ai aucune expérience.
Un – Je vois… Et qu’est-ce que vous pourriez me dire pour me convaincre de vous employer ?
Deux – Je suis efficace à 95%.
Un – Bien sûr… Mais vous savez, ils disent tous ça… Qu’est-ce qui m’oblige à vous croire ?
Deux – Si j’avais voulu vous mentir, je vous aurais dit 100%.
Un – Oui… mais 95% c’est plus crédible, non ? C’est comme pour les élections. Aucun dictateur ne recueille jamais 100% des voix.
Deux – Dans ce cas, j’aurais pu vous dire efficace à 51,64 %. Ç’aurait été encore plus crédible.
Un – Mais moins convainquant… C’est le score obtenu par François Hollande quand il a été élu. On a vu le résultat…
Deux – C’est pour ça que 95%, ça me semblait bien.
Un – D’accord. Et pour les effets secondaires ?
Deux – Aucun effet secondaire.
Un – Aucun ? Là ce n’est pas crédible du tout, avouez le…
Deux – On a relevé un ou deux cas de cannibalisme, mais le lien avec le vaccin n’a pas été formellement établi.
Un – Bon…
Deux – J’ajouterai que je ne coûte presque rien, et que je peux rapporter le double.
L’autre réfléchit un instant.
Un – OK… On vous prend à l’essai.
Deux – À l’essai ?
Un – À l’essai thérapeutique !
Deux – Merci de votre confiance, vous ne serez pas déçu, je vous le promets…
Un – J’espère. Et dans quelques mois, s’il n’y a pas trop de victimes, vous serez le candidat élu. Vous avez quelque chose à ajouter ?
L’autre se met au garde-à-vous.
Deux – Vive la République et vive la France.
Un – N’en faites pas trop quand même…