Deux personnages, potentiellement en couple.
Un – Tu vois, avec ce confinement à la campagne, j’ai l’impression d’avoir retrouvé le sens de l’essentiel.
Deux – Le sens de l’essentiel ? Tu veux dire… la bouffe et le papier hygiénique.
Un – Mais non ! Je veux dire… notre rapport à la nature.
Deux – D’accord…
Un – Se lever avec le soleil…
Deux – Se coucher avec les poules…
Un – Entendre le chant des oiseaux.
Deux – Quand il n’est pas couvert par le bruit du tracteur.
Un – Respirer le bon air.
Deux – Quand ils ne sont pas en train de tout asperger au glyphosate.
Un – Tu vois, j’attends presque avec appréhension le moment où tout ça va se terminer, et qu’on va devoir retourner à Paris.
Deux – Oui moi aussi…
Un – Le RER bondé.
Deux – La bonne odeur du métro parisien.
Un – Jouer des coudes pour se frayer un chemin dans la foule des anonymes.
Deux – Ne pas être obligé de dire bonjour à tout le monde et de disserter pendant un quart d’heure avec chacun sur la météo.
Un – Rentrer chez soi dans son petit deux-pièces.
Deux – Qu’au moins on n’a pas trop de mal à chauffer.
Un – La vie à la campagne… C’est le paradis, non ?
Deux – Le paradis, je ne sais pas… Mais en tout cas, je m’emmerde tellement que j’ai l’impression d’être déjà mort.
Un temps.
Un – Il paraît que depuis le début du confinement, un couple sur quatre a envisagé le divorce.
Deux – Eh bien, tu vois, ça ne m’étonne pas… Le télétravail, ça va encore, mais la vie de couple en présentiel, ce n’est vraiment pas évident.