Les lieux d’une convivialité plus ou moins restreinte
Les cafés sont des lieux éminemment théâtraux dans la mesure où ils constituent le décor d’une socialité hasardeuse : rencontres fortuites, rendez-vous à l’aveugle, réunions anonymes… Le bistrot, en France surtout, est le théâtre d’une convivialité par défaut. Les solitudes individuelles viennent y chercher un peu de compagnie pour pallier la misère affective. À la fois agora, club de rencontre et maison de retraite, le café a remplacé l’église désormais désertée, et fait aussi office de lieu de communion laïque et de confessionnal à voix haute, avec le patron et ou la patronne en guise d’officiant. Avant d’être à son tour délaissé au profit de chaînes d’enseignes au personnel dépersonnalisé…
Le restaurant, en revanche, est le lieu des rencontres arrangées. L’espace de la table s’inscrit dans une bulle d’intimité au sein de ce lieu public. On s’y retrouve en couple, en famille ou entre amis, pour un entre soi en public, une communion non pas avec tous mais aux yeux de tous. On y vient moins pour socialiser avec des inconnus que pour voir et y être vu.
L’hotel quant à lui peut être un lieu de villégiature pendant les vacances, un simple hébergement lors d’un voyage d’affaire ou encore un point de rendez-vous pour des amours illicites.
Le salon de thé, quant à lui, tient plutôt du lieu privé ouvert à un public sélectionné (voire sélect), dans une ambiance à la fois intime, feutrée et un peu guindée. On est dans un salon de thé comme à la maison. Mais la maison de quelqu’un d’autre, chez qui il faut savoir se tenir en respectant les codes.
Au répertoire de La Comédiathèque
Café
LE PLUS BEAU VILLAGE DE FRANCE
Restaurant
Salon de thé
COMME UN TÉLÉFILM DE NOËL… EN PIRE