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Chassez les fantômes par le Collectif ildi ! eldi

Théâtre des Halles, Rue du Roi René – Avignon
du 7 au 30 juillet 2022, à 11h (relâches les mercredis 13, 20, 27 juillet)

(c) Pauline Le Goff

Elle est Parisienne, il est Africain. Elle le rencontre pendant un séjour dans son pays. Ils tombent amoureux et se prennent à rêver d’un avenir ensemble. Elle se démène pour le faire venir à Paris. Il arrive enfin et commence alors le désenchantement. Mis à l’épreuve de la vie à deux, leur amour ne résistera pas à leurs différences, et le conte de fée tournera au cauchemar.

Ainsi résumé, cet argument aurait pu donner lieu à un épouvantable mélodrame, agrémenté de quelques bons sentiments sur l’accueil des migrants et l’ouverture à l’autre. Chasser les fantômes est en réalité un spectacle poignant sur la difficulté et parfois l’impossibilité de vivre ensemble, quand le couple se résume à la juxtaposition de deux égoïsmes et quand la vie à deux se limite à une cohabitation forcément problématique.

Dans ce texte puissant écrit par Hakim Bah, sur une idée originale de Sophie Cattani, en se basant sur les témoignages de nombreux couples franco-africains, l’énonciation même participe à l’expression de cette difficulté existentielle à simplement communiquer : plutôt qu’un dialogue entre les deux amants, il s’agit de la confrontation de deux monologues. Et plus que le récit d’un amour partagé, c’est le récit de deux solitudes parallèles, qui par définition ne pourront jamais se rencontrer.

Dirigés par Antoine Oppenheim, qui signe la mise en scène, Sophie Cattani et Nelson Rafaell Madel sont totalement habités par leurs personnages. Ils sont accompagnés en live sur scène par un musicien, Damien Ravnich qui, à la batterie, rythme la scansion par les comédiens de ce texte qui n’est pas sans rappeler parfois le slam par son débit saccadé.

Du théâtre comme on l’aime qui, loin d’être donneur de leçons, nous parle avec beaucoup d’autodérision de nos propres faiblesses individuelles, pour aborder finalement avec modestie et délicatesse les grands problèmes de notre société contemporaine. Un spectacle à la fois tragique et drôle. Comme la vie. À ne manquer sous aucun prétexte. Un coup de cœur de Libre Théâtre.
Critique de Jean-Pierre Martinez
Spectacle vu le 11 décembre 2021 au Théâtre des Halles

Texte Hakim Bah, d’après une idée originale de Sophie Cattani
Mise en scène Antoine Oppenheim
Avec Sophie Cattani, Nelson-Rafaell Madel et Damien Ravnich (musicien)
Scénographie et création lumière Patrick Laffont de Lojo,
Création son Benjamin Furbacco
Musique Damien Ravnich

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Cherche piano aqueux pour jouer la truite de Schubert

Spectacle vu à l’Opéra Grand Avignon le 18 décembre 2021

En cette période de fêtes, l’Opéra du Grand Avignon prend le Parti d’en rire.

L’Opéra Grand Avignon nous conviait ce samedi à un récital frappadingue, sur des textes de Francis Blanche et de Pierre Dac, et sur des musiques choisies parmi les plus grands standards du répertoire classique. Jean-François Vinciguerra, accompagné au piano avec malice et virtuosité par Florence Goyon-Pogemberg, nous invite avec ce spectacle loufoque à redécouvrir quelques textes de ces deux maîtres de l’humour absurde, qui animèrent les ondes de la radio et de la télévision d’après-guerre, et qui créèrent ensemble le Parti d’en rire, le parti de tous ceux qui n’ont pas pris de parti. Pierre Dac alla même jusqu’à se déclarer candidat à la présidentielle en 1965. Mais on se souviendra également que Pierre Dac fut aussi la voix de la France sur Radio Londres pendant la guerre. En ces temps troublés, le droit de rire et de faire rire reste un combat toujours d’actualité. Un réjouissant spectacle, volontairement très décalé dans cette enceinte sacralisée de l’Opéra du Grand Avignon, et longuement applaudi par son public.
Critique de Jean-Pierre Martinez

Récital frappadingue Francis Blanche et Pierre Dac imaginé et interprété par Jean-François Vinciguerra
Avec Florence Goyon-Pogemberg au piano

Lien vers le site de l’Opéra Grand Avignon
À L’Opéra Grand Avignon, les 29, 30 et 31 décembre à 20h30, l’opéra bouffe Les Chevaliers de la table ronde d’Hervé, adapté et mis en scène par Jean-François Vinciguerra (cf. la conférence sur Hervé)

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Les Chevaliers de la table ronde (Hervé)

L’Opéra Grand Avignon nous convie à un banquet burlesque en compagnie des Chevaliers de la Table Ronde.

L’Opéra Grand Avignon nous invite en cette fin d’année à un banquet très particulier avec Les Chevaliers de la Table Ronde, opéra bouffe de Louis-Auguste-Florimond Ronger (dit Hervé), inventeur méconnu de l’opérette au XIXème siècle, et qui ne connut donc pas le même succès ni la même postérité que son rival Offenbach. Sur un livret d’un humour potache totalement assumé, cette œuvre nous propose un pastiche des romans de chevalerie, avec une adaptation multipliant anachronismes et clins d’œil au public provençal, le tout dans une mise en scène très burlesque. La légèreté revendiquée du livret, cependant, ne saurait éclipser l’interprétation magistrale de l’Orchestre National Avignon-Provence, ainsi que la virtuosité des chanteurs et singulièrement des chanteuses, qui nous livrent une performance vocale remarquable. Un spectacle tout public, encore à l’affiche jeudi 30 et vendredi 31 décembre à l’Opéra Grand Avignon.
Critique de Jean-Pierre Martinez

Opéra bouffe en trois actes de Louis-Auguste Florimond Ronger dit Hervé. Paroles d’Henri Chivot et Alfred Duru.
L’opéra fut représenté pour la première fois au théâtre des Bouffes-Parisiens le 17 novembre 1866 puis remanié en 1872. Il est recréé en 2015 à l’opéra national de Bordeaux par le Palazzetto Bru Zane et la compagnie Les Brigands.

Direction musicale Christophe Talmont
Adaptation et mise en scène Jean-François Vinciguerra
Décors Dominique Pichou
Chorégraphie et assistante à la mise en scène Estelle Danvers
Costumes Amélie Reymond
Lumières Geneviève Soubirou
Etudes musicales Ayaka Niwano
Merlin II Jean-François Vinciguerra
Mélusine Laurène Paternò
Le Duc Rodomont Jacques Lemaire
Princesse Angélique Jenny Daviet
La Duchesse Totoche Sarah Laulan
Roland Marc Van Arsdale
Médor Blaise Rantoanina
Adolphe Sacripant Richard Lahady
Ogier le Danois Joé Bertili
Lancelot du Lac Timothée Varon
Renaud de Montauban Yvan Rebeyrol
Amadis de Gaule Maxence Billiemaz
Fleur de Neige Estelle Danvers

Première fois depuis sa création que cet ouvrage est donné avec un grand orchestre. (Orchestre National Avignon-Provence)

Lien vers le site de l’Opéra Grand Avignon
Lien vers le compte-rendu de la conférence de Simon Calamel, Hervé inventeur de l’opérette

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George Dandin ou le mari confondu mis en scène par Michel Fau

Spectacle vu à l’Opéra Grand Avignon, le 13 février 2022

©Marcel Hartmann

 Libre Théâtre vous recommande ce spectacle

En ce début d’année où nous fêtons le 400ème anniversaire de la naissance de Molière, l’Opéra Grand Avignon nous propose de découvrir ou de redécouvrir George Dandin, une pièce se démarquant par un humour très noir des autres comédies plus connues de cet immense dramaturge. Comme Le Bourgeois Gentilhomme, George Dandin aspire à la noblesse. Dans l’espoir insensé d’y accéder, il a cédé sa fortune à un couple de nobles désargentés en échange de la main de leur fille, espérant par cette union changer de condition et être accepté comme membre de cette aristocratie qui le fascine. Il ne recevra en contrepartie de son tribut que le mépris. Et là où notre bourgeois gentilhomme ne fera que se ridiculiser dans sa folle entreprise, George Dandin finira par perdre la raison et la vie en poursuivant son rêve de grandeur. La pièce est donnée dans sa version originelle de comédie-ballet, la musique de Lully et le livret aux accents rabelaisiens de Molière venant adoucir l’aspect tragique de cette farce cruelle. Ce spectacle, brillamment mis en scène par Michel Fau et mis en musique par Gaétan Jarry, est magnifié par les sublimes costumes de Christian Lacroix, les décors d’Emmanuel Charles, et les lumières de Joël Fabing. Un spectacle total et tout public, à ne manquer sous aucun prétexte.
Critique de Jean-Pierre Martinez

Lien vers le texte intégral de George Dandin et la notice sur Libre Théâtre

©Marcel Hartmann

Comédie en musique de Molière et de Lully
Mise en scène Michel Fau
Direction musicale Gaétan Jarry
Costumes Christian Lacroix
Assistant costumes Jean-Philippe Pons
Décors Emmanuel Charles
Lumières Joël Fabing
Perruques Véronique Soulier Nguyen avec la collaboration de la Maison Messaï
Assistant à la mise en scène Damien Lefèvre

Comédiens
Angélique Alka Balbir
Clitandre Armel Cazedepats
George Dandin Michel Fau
Monsieur de Sotenville Philippe Girard
Madame de Sotenville Anne-Guersande Ledoux
Lubin Florent Hu
Claudine Nathalie Savary

Chanteurs
Juliette Perret soprano
Virginie Thomas soprano
François-Olivier Jean ténor
Cyril Costanzo baryton

Ensemble Marguerite Louise
Liv Heym dessus de violon et direction
David Rabinovici dessus de violon
Patrick Oliva haute-contre de violon
Robin Pharo viole de gambe
Julien Martin flûte
Stéphane Tamby basson et flûte
Marco Horvat théorbe
Gaétan Jarry clavecin et direction

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Petit boulot pour vieux clown de Matéi Vișniec au Théâtre du Balcon

du 7 au 30 juillet à 16h00 (relâches les 12, 19 et 26 juillet)
Théâtre du Balcon – 38 rue Guillaume Puy – Avignon

©Frederic Stephan

Trois vieux clowns ont rendez-vous à six heures précises, en un lieu imprécis, dans l’espoir de décrocher un petit boulot… de vieux clown. Ils attendent ce boulot comme on attend Godot. Ou comme on attend la mort. Ils se sont produits autrefois sur les mêmes scènes, et ils sont encore aujourd’hui en compétition pour cet ultime emploi. Et ces vieux camarades ne se font pas de cadeaux. Dans l’attente de cet improbable entretien d’embauche qui les départagera, ils se repassent le film de leurs vies de saltimbanques, faites d’illusions auxquelles ils sont les seuls à croire encore. Cette farce cruelle est surtout un hommage aux comédiens. Non pas les vedettes qui sont dans la lumière, mais tous ces acteurs qui pour la plupart resteront dans l’ombre, et dont la grandeur se situe entre la médiocrité de leur existence et le caractère sublime de l’impossible rêve qu’ils poursuivent.
Un spectacle empreint d’humanité et de drôlerie, merveilleusement mis en scène par Virginie Lemoine, et magistralement interprété par trois comédiens de talent, et d’une extrême complicité.
Critique de Jean-Pierre Martinez
Vu au Théâtre du Balcon à Avignon le 19 février 2022

Texte de Matéi Vișniec
Pièce traduite du roumain par l’auteur et Claire Jéquier
Mise en scène Virginie Lemoine
Assistante mise en scène Alice Faure
Scénographie Emmanuel Charles
Musique Stéphane Corbin
Lumières Sébastien Lebert
Avec Serge Barbuscia, Richard Martin et Pierre Forest 

Lien vers le site du Théâtre du Balcon 

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The TREE (Fragments of poetics on fire) par la Compagnie Carolyn Carlson

Spectacle vu à l’Opéra Grand Avignon, 1er avril 2022

Carolyn Carlson enflamme l’Opéra d’Avignon

Photo Frédéric Iovino

Après l’incendie qui annihile la forêt, l’arbre renaît de ses cendres, allant puiser sa force vitale dans ce terreau fertile de bois mort. Et de ce feu purificateur renaît une vie plus vigoureuse encore. Avec ce quatrième opus inspiré de la Psychanalyse du Feu de Gaston Bachelard, Carolyn Carlson achève l’exploration de sa rêverie chorégraphique autour de la thématique des quatre éléments. Les neuf danseuses et danseurs se détachent comme des ombres chinoises sur les peintures en aplat de Gao Xingjian projetées en fond de plateau, participant eux-mêmes d’un tableau animé par des mouvements à la fois gracieux et saccadés, entrecoupés d’arrêts sur image. Comme dans un rêve, le temps se déforme, s’étirant, s’accélérant, puis se figeant soudain, avant de reprendre sa course apparemment désordonnée mais quoi qu’il en soit inéluctable. Parvenue au sommet de son arbre généalogique, après avoir scié une à une les branches sur lesquelles elle était assise, l’Humanité parviendra-t-elle à se réinventer pour renaître au monde en le réenchantant ?
Ce dernier spectacle de la Compagnie Carolyn Carlson tient pleinement ses promesses, et c’est avec une immense émotion que le public ovationne à la fin cette grande dame au tempérament de feu, qui marquera à jamais l’histoire de la danse pour avoir contribué à sa régénération.
Critique de Jean-Pierre Martinez

Création 2021 pour 9 danseurs
Chorégraphie et scénographie : Carolyn Carlson

Assistante chorégraphique : Colette Malye
Interprètes : Alexis Ochin, Chinatsu Kosakatani, Juha Marsalo, Céline Maufroid, Riccardo Meneghini, Isida Micani, Yutaka
Nakata, Sara Orselli, Sara Simeoni
Musiques : Aleksi Aubry-Carlson, René Aubry, Maarja Nuut, K. Friedrich Abel
Création lumière : Rémi Nicolas, assisté de Guillaume Bonneau
Peintures projetées : Gao Xingjian
Accessoires : Gilles Nicolas et Jank Dage
Costumes : Elise Dulac et Atelier du Théâtre National de Chaillot. Remerciements à Chrystel Zingiro
Production : Carolyn Carlson Company
Coproductions : Théâtre National de Chaillot, Théâtre Toursky Marseille, Ballet du Nord / Centre Chorégraphique National Roubaix Hauts-de-France, Equilibre Nuithonie Fribourg

Lien vers le site de l’Opéra Grand Avignon

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Dalida sur le divan de Joseph Agostini

Spectacle vu en avant-première du festival Off 2022, le 28 avril 2022 au Verbe Fou
Création Avignon 2022

« Dalida sur le divan », un cabaret psychanalytique

Dalida occupe une place très singulière au panthéon de la chanson française. Vedette de son vivant, elle est devenue après sa mort un véritable monument. Parce qu’elle fut une immense interprète et qu’elle nous a légué quelques chansons inoubliables, bien sûr. Mais aussi parce qu’elle fait partie de ces chanteuses qui ont fait de leur destin tragique un parcours artistique. À moins que ce ne soit l’inverse, tant les mots que ses paroliers ont mis dans sa bouche ont semblé après coup prophétiques.

Oui, Dalida est un cas. Un cas à part dans l’histoire de la chanson. Mais aussi un cas au sens psychanalytique, comme l’a très bien perçu Joseph Agostini, concepteur de ce spectacle et auteur du livre éponyme « Dalida sur le divan », qu’il adapte ici pour la scène. Comme dans le célèbre programme télévisé « Sur le divan » d’Henry Chapier, que les plus jeunes d’entre nous ne peuvent pas connaître, un psychanalyste, joué par Alain Klinger, reçoit sur son divan une Dalida magnifiquement incarnée par Lionel Dameï. Et le choix de faire interpréter par un homme cette chanteuse ayant symbolisé un certain idéal féminin n’est pas la moindre réussite de ce spectacle. Image de l’éternel féminin, Dalida, en effet, est aussi devenue une icône gay. Sans doute parce qu’elle représenta à son époque une sexualité complexe, sans concession, hors norme et en cela potentiellement tragique.

Oui, à travers les mots de ses paroliers attitrés, c’est bien sa vie que Dalida a chanté tout au long de son existence mouvementée. Plus encore, Iolanda Gigliotti a sciemment choisi d’incarner, à la scène comme à la ville, ce personnage tragique qu’elle a nommé Dalida. Pour essayer de trouver son identité propre, avant de se perdre dans cette périlleuse entreprise qu’est la recherche de soi-même.

Dans ce spectacle en forme de cabaret psychanalytique, Alain Klinger et Lionel Dameï interprètent à tour de rôle ou d’une même voix quelques chansons connues ou moins connues de cette artiste populaire qui sut conquérir pour toujours un public très large par la sincérité de son engagement.

Joseph Agostini a choisi de mettre en scène une Dalida au crépuscule d’une existence à la fois intense et tourmentée. Elle s’apprête à retourner au Caire pour tourner avec Youssef Chahine le film « Le sixième jour », qui donnera à la chanteuse l’occasion de devenir enfin la tragédienne qu’elle rêvait d’être. Juste avant de tirer volontairement sa révérence l’année d’après, et pour toujours.

Une parenthèse musicale enchantée, et un moment d’humanité partagée, en compagnie d’un mythe de la chanson française, dont le destin restera pour toujours un mystère. Un spectacle à ne pas manquer.

Critique de Jean-Pierre Martinez

D’après le livre éponyme de Joseph Agostini, adapté pour la scène par l’auteur, Lionel Dameï et Alain Klingler
Avec 
Lionel Dameï, comédien, chanteur, auteur
Alain Klinger, comédien, chanteur, pianiste
Regard et mise en scène : Sophie Lahayville et Christophe Roussel
Direction technique : William Burdet

Du 7 au 30 juillet, à 13h30 au Verbe Fou, 95 rue des Infirmières
Lien vers le site du Verbe Fou

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Évidences inconnues

« Évidences inconnues », quand le hasard fait bien les choses !

La question du hasard est sans doute la plus centrale dans l’histoire de l’Humanité, et tout simplement dans la vie de tout un chacun. Le monde a-t-il un sens et une finalité, ou bien n’est-il qu’une des innombrables versions possibles d’un chaos parfaitement aléatoire ? Nos vies sont-elles prédéterminées par un destin qui nous gouvernerait en dépit d’un libre-arbitre qui ne serait qu’une illusion, ou bien avons-nous réellement la capacité de forger notre propre destin ? À moins bien sûr que la vérité soit dans un entre-deux entre le déterminisme absolu et la liberté totale.

Les créateurs de ce spectacle, cependant, prennent avec malice la question du hasard à rebours. L’invraisemblable suite de coïncidences qui s’accumulent dans l’enquête auquel le public est invité à participer est à l’évidence le résultat d’une mécanique diaboliquement précise et calculée. Comme si ces magiciens qui nous viennent de Belgique voulaient nous suggérer que dans la réalité aussi, « le hasard est l’effet d’une cause qui nous échappe ». Et en effet, pour le public émerveillé, les trucs de ces sympathiques marchands d’illusions resteront à jamais un mystère. Ce spectacle participatif, en nous confrontant de façon ludique à des interrogations philosophiques, nous ramène aux questionnements les plus fondamentaux de l’Homme, tout en rallumant dans les yeux étonnés des petits comme des grands la flamme du merveilleux. Face à l’inexplicable, nous redevenons tous des enfants.

Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. Ne ratez pas celui-là !

Critique de Jean-Pierre Martinez

Écriture, conception, mentalisme et scénographie : Kurt Demey
Conception, musique : Joris Vanvinckenroye
Mise en scène : Cédric Orain
Dramaturgie et création lumière : Frederika Del Nero
Scénographie : Jeronimo Garcia,
Création son :  Joris Vanvinckenroye
Avec Kurt Demey, Joris Vanvinckenroye, Benjamin Mouchette, Peter Michel Rode Boom

Lien vers le site du Théâtre des Halles

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Brèves de square

Une comédie à sketchs de Jean-Pierre Martinez

20 hommes ou femmes

« Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul » disait Montaigne. Alors sur un banc public, vous imaginez un peu… Dans un square, sur un banc, viennent s’asseoir tour à tour différents personnages aux destins singuliers, qui parfois s’entrecroisent.


Ce texte est offert gracieusement à la lecture. Avant toute exploitation publique, professionnelle ou amateur, vous devez obtenir l’autorisation de la SACD.


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Double Je – Michel Berger/Joshua Lawrence

Spectacle vu au Verbe Fou, le 29 avril 2022, avanDouble Je – Michel Berger/Joshua Lawrencet-première du OFF 2022

Un des rares avantages de mourir jeune est de laisser pour toujours à ceux qui restent l’image de la jeunesse. Michel Berger nous a quittés prématurément, et on garde de lui le souvenir de son visage d’éternel adolescent, de sa voix juvénile et de ses chansons délicieusement nostalgiques.

Dans une ambiance intimiste, Joshua Lawrence nous invite à feuilleter avec lui un album de souvenirs en interprétant seul au piano quelques-unes des chansons connues ou moins connues de cet artiste prolixe et délicat, qui offrit aussi ses plus belles créations aux deux grands amours de sa vie, Véronique Sanson et France Gall.

Un spectacle à savourer comme un bonbon acidulé, qui en fondant trop vite nous laisse un goût d’inachevé. Comme la vie trop courte de cette étoile filante de la chanson française.
Critique de Jean-Pierre Martinez

Auteur : Michel Berger – Joshua Lawrence
Interprète piano, voix : Joshua Lawrence
Narration : Joshua Lawrence
Création lumières : Alexandre Salandre
Production : Compagnie Poly Plumes

Du 7 au 30 juillet 2022, à 18h au Verbe Fou, 95 rue des Infirmières
Lien vers le site du Verbe Fou

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