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Petit boulot pour vieux clown de Matéi Vișniec au Théâtre du Balcon

du 7 au 30 juillet à 16h00 (relâches les 12, 19 et 26 juillet)
Théâtre du Balcon – 38 rue Guillaume Puy – Avignon

©Frederic Stephan

Trois vieux clowns ont rendez-vous à six heures précises, en un lieu imprécis, dans l’espoir de décrocher un petit boulot… de vieux clown. Ils attendent ce boulot comme on attend Godot. Ou comme on attend la mort. Ils se sont produits autrefois sur les mêmes scènes, et ils sont encore aujourd’hui en compétition pour cet ultime emploi. Et ces vieux camarades ne se font pas de cadeaux. Dans l’attente de cet improbable entretien d’embauche qui les départagera, ils se repassent le film de leurs vies de saltimbanques, faites d’illusions auxquelles ils sont les seuls à croire encore. Cette farce cruelle est surtout un hommage aux comédiens. Non pas les vedettes qui sont dans la lumière, mais tous ces acteurs qui pour la plupart resteront dans l’ombre, et dont la grandeur se situe entre la médiocrité de leur existence et le caractère sublime de l’impossible rêve qu’ils poursuivent.
Un spectacle empreint d’humanité et de drôlerie, merveilleusement mis en scène par Virginie Lemoine, et magistralement interprété par trois comédiens de talent, et d’une extrême complicité.
Critique de Jean-Pierre Martinez
Vu au Théâtre du Balcon à Avignon le 19 février 2022

Texte de Matéi Vișniec
Pièce traduite du roumain par l’auteur et Claire Jéquier
Mise en scène Virginie Lemoine
Assistante mise en scène Alice Faure
Scénographie Emmanuel Charles
Musique Stéphane Corbin
Lumières Sébastien Lebert
Avec Serge Barbuscia, Richard Martin et Pierre Forest 

Lien vers le site du Théâtre du Balcon 

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The TREE (Fragments of poetics on fire) par la Compagnie Carolyn Carlson

Spectacle vu à l’Opéra Grand Avignon, 1er avril 2022

Carolyn Carlson enflamme l’Opéra d’Avignon

Photo Frédéric Iovino

Après l’incendie qui annihile la forêt, l’arbre renaît de ses cendres, allant puiser sa force vitale dans ce terreau fertile de bois mort. Et de ce feu purificateur renaît une vie plus vigoureuse encore. Avec ce quatrième opus inspiré de la Psychanalyse du Feu de Gaston Bachelard, Carolyn Carlson achève l’exploration de sa rêverie chorégraphique autour de la thématique des quatre éléments. Les neuf danseuses et danseurs se détachent comme des ombres chinoises sur les peintures en aplat de Gao Xingjian projetées en fond de plateau, participant eux-mêmes d’un tableau animé par des mouvements à la fois gracieux et saccadés, entrecoupés d’arrêts sur image. Comme dans un rêve, le temps se déforme, s’étirant, s’accélérant, puis se figeant soudain, avant de reprendre sa course apparemment désordonnée mais quoi qu’il en soit inéluctable. Parvenue au sommet de son arbre généalogique, après avoir scié une à une les branches sur lesquelles elle était assise, l’Humanité parviendra-t-elle à se réinventer pour renaître au monde en le réenchantant ?
Ce dernier spectacle de la Compagnie Carolyn Carlson tient pleinement ses promesses, et c’est avec une immense émotion que le public ovationne à la fin cette grande dame au tempérament de feu, qui marquera à jamais l’histoire de la danse pour avoir contribué à sa régénération.
Critique de Jean-Pierre Martinez

Création 2021 pour 9 danseurs
Chorégraphie et scénographie : Carolyn Carlson

Assistante chorégraphique : Colette Malye
Interprètes : Alexis Ochin, Chinatsu Kosakatani, Juha Marsalo, Céline Maufroid, Riccardo Meneghini, Isida Micani, Yutaka
Nakata, Sara Orselli, Sara Simeoni
Musiques : Aleksi Aubry-Carlson, René Aubry, Maarja Nuut, K. Friedrich Abel
Création lumière : Rémi Nicolas, assisté de Guillaume Bonneau
Peintures projetées : Gao Xingjian
Accessoires : Gilles Nicolas et Jank Dage
Costumes : Elise Dulac et Atelier du Théâtre National de Chaillot. Remerciements à Chrystel Zingiro
Production : Carolyn Carlson Company
Coproductions : Théâtre National de Chaillot, Théâtre Toursky Marseille, Ballet du Nord / Centre Chorégraphique National Roubaix Hauts-de-France, Equilibre Nuithonie Fribourg

Lien vers le site de l’Opéra Grand Avignon

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Dalida sur le divan de Joseph Agostini

Spectacle vu en avant-première du festival Off 2022, le 28 avril 2022 au Verbe Fou
Création Avignon 2022

« Dalida sur le divan », un cabaret psychanalytique

Dalida occupe une place très singulière au panthéon de la chanson française. Vedette de son vivant, elle est devenue après sa mort un véritable monument. Parce qu’elle fut une immense interprète et qu’elle nous a légué quelques chansons inoubliables, bien sûr. Mais aussi parce qu’elle fait partie de ces chanteuses qui ont fait de leur destin tragique un parcours artistique. À moins que ce ne soit l’inverse, tant les mots que ses paroliers ont mis dans sa bouche ont semblé après coup prophétiques.

Oui, Dalida est un cas. Un cas à part dans l’histoire de la chanson. Mais aussi un cas au sens psychanalytique, comme l’a très bien perçu Joseph Agostini, concepteur de ce spectacle et auteur du livre éponyme « Dalida sur le divan », qu’il adapte ici pour la scène. Comme dans le célèbre programme télévisé « Sur le divan » d’Henry Chapier, que les plus jeunes d’entre nous ne peuvent pas connaître, un psychanalyste, joué par Alain Klinger, reçoit sur son divan une Dalida magnifiquement incarnée par Lionel Dameï. Et le choix de faire interpréter par un homme cette chanteuse ayant symbolisé un certain idéal féminin n’est pas la moindre réussite de ce spectacle. Image de l’éternel féminin, Dalida, en effet, est aussi devenue une icône gay. Sans doute parce qu’elle représenta à son époque une sexualité complexe, sans concession, hors norme et en cela potentiellement tragique.

Oui, à travers les mots de ses paroliers attitrés, c’est bien sa vie que Dalida a chanté tout au long de son existence mouvementée. Plus encore, Iolanda Gigliotti a sciemment choisi d’incarner, à la scène comme à la ville, ce personnage tragique qu’elle a nommé Dalida. Pour essayer de trouver son identité propre, avant de se perdre dans cette périlleuse entreprise qu’est la recherche de soi-même.

Dans ce spectacle en forme de cabaret psychanalytique, Alain Klinger et Lionel Dameï interprètent à tour de rôle ou d’une même voix quelques chansons connues ou moins connues de cette artiste populaire qui sut conquérir pour toujours un public très large par la sincérité de son engagement.

Joseph Agostini a choisi de mettre en scène une Dalida au crépuscule d’une existence à la fois intense et tourmentée. Elle s’apprête à retourner au Caire pour tourner avec Youssef Chahine le film « Le sixième jour », qui donnera à la chanteuse l’occasion de devenir enfin la tragédienne qu’elle rêvait d’être. Juste avant de tirer volontairement sa révérence l’année d’après, et pour toujours.

Une parenthèse musicale enchantée, et un moment d’humanité partagée, en compagnie d’un mythe de la chanson française, dont le destin restera pour toujours un mystère. Un spectacle à ne pas manquer.

Critique de Jean-Pierre Martinez

D’après le livre éponyme de Joseph Agostini, adapté pour la scène par l’auteur, Lionel Dameï et Alain Klingler
Avec 
Lionel Dameï, comédien, chanteur, auteur
Alain Klinger, comédien, chanteur, pianiste
Regard et mise en scène : Sophie Lahayville et Christophe Roussel
Direction technique : William Burdet

Du 7 au 30 juillet, à 13h30 au Verbe Fou, 95 rue des Infirmières
Lien vers le site du Verbe Fou

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Évidences inconnues

« Évidences inconnues », quand le hasard fait bien les choses !

La question du hasard est sans doute la plus centrale dans l’histoire de l’Humanité, et tout simplement dans la vie de tout un chacun. Le monde a-t-il un sens et une finalité, ou bien n’est-il qu’une des innombrables versions possibles d’un chaos parfaitement aléatoire ? Nos vies sont-elles prédéterminées par un destin qui nous gouvernerait en dépit d’un libre-arbitre qui ne serait qu’une illusion, ou bien avons-nous réellement la capacité de forger notre propre destin ? À moins bien sûr que la vérité soit dans un entre-deux entre le déterminisme absolu et la liberté totale.

Les créateurs de ce spectacle, cependant, prennent avec malice la question du hasard à rebours. L’invraisemblable suite de coïncidences qui s’accumulent dans l’enquête auquel le public est invité à participer est à l’évidence le résultat d’une mécanique diaboliquement précise et calculée. Comme si ces magiciens qui nous viennent de Belgique voulaient nous suggérer que dans la réalité aussi, « le hasard est l’effet d’une cause qui nous échappe ». Et en effet, pour le public émerveillé, les trucs de ces sympathiques marchands d’illusions resteront à jamais un mystère. Ce spectacle participatif, en nous confrontant de façon ludique à des interrogations philosophiques, nous ramène aux questionnements les plus fondamentaux de l’Homme, tout en rallumant dans les yeux étonnés des petits comme des grands la flamme du merveilleux. Face à l’inexplicable, nous redevenons tous des enfants.

Il n’y a pas de hasard, il n’y a que des rendez-vous. Ne ratez pas celui-là !

Critique de Jean-Pierre Martinez

Écriture, conception, mentalisme et scénographie : Kurt Demey
Conception, musique : Joris Vanvinckenroye
Mise en scène : Cédric Orain
Dramaturgie et création lumière : Frederika Del Nero
Scénographie : Jeronimo Garcia,
Création son :  Joris Vanvinckenroye
Avec Kurt Demey, Joris Vanvinckenroye, Benjamin Mouchette, Peter Michel Rode Boom

Lien vers le site du Théâtre des Halles

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Brèves de square

Une comédie à sketchs de Jean-Pierre Martinez

20 hommes ou femmes

« Sur le plus haut trône du monde, on n’est jamais assis que sur son cul » disait Montaigne. Alors sur un banc public, vous imaginez un peu… Dans un square, sur un banc, viennent s’asseoir tour à tour différents personnages aux destins singuliers, qui parfois s’entrecroisent.


Ce texte est offert gracieusement à la lecture. Avant toute exploitation publique, professionnelle ou amateur, vous devez obtenir l’autorisation de la SACD.


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Double Je – Michel Berger/Joshua Lawrence

Spectacle vu au Verbe Fou, le 29 avril 2022, avanDouble Je – Michel Berger/Joshua Lawrencet-première du OFF 2022

Un des rares avantages de mourir jeune est de laisser pour toujours à ceux qui restent l’image de la jeunesse. Michel Berger nous a quittés prématurément, et on garde de lui le souvenir de son visage d’éternel adolescent, de sa voix juvénile et de ses chansons délicieusement nostalgiques.

Dans une ambiance intimiste, Joshua Lawrence nous invite à feuilleter avec lui un album de souvenirs en interprétant seul au piano quelques-unes des chansons connues ou moins connues de cet artiste prolixe et délicat, qui offrit aussi ses plus belles créations aux deux grands amours de sa vie, Véronique Sanson et France Gall.

Un spectacle à savourer comme un bonbon acidulé, qui en fondant trop vite nous laisse un goût d’inachevé. Comme la vie trop courte de cette étoile filante de la chanson française.
Critique de Jean-Pierre Martinez

Auteur : Michel Berger – Joshua Lawrence
Interprète piano, voix : Joshua Lawrence
Narration : Joshua Lawrence
Création lumières : Alexandre Salandre
Production : Compagnie Poly Plumes

Du 7 au 30 juillet 2022, à 18h au Verbe Fou, 95 rue des Infirmières
Lien vers le site du Verbe Fou

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Gazon maudit mis en scène par Hélène Zidi

Spectacle vu au Théâtre du Roi René, le 6 mai 2022, avant-première du Festival OFF
Du 7 au 30 juillet à 18h10 (relâche les lundis) au Théâtre du Roi René, 4 bis rue Grivolas 84000 Avignon

Hélène Zidi adapte à la scène le film culte « Gazon maudit »

On connaît tous le film « Gazon maudit », de et avec Josiane Balasko. L’adapter au théâtre était une gageure. Hélène Zidi remporte son pari et nous livre une comédie légère qui ne manque pourtant pas de fond, car en ces temps troublés, c’est aussi une ode à la vie, à l’amour et à la tolérance. La genèse de ce spectacle le rend d’autant plus sympathique qu’il trouve son origine dans un travail de comédiens formés au Laboratoire de l’Acteur, dirigé par Hélène Zidi, en vue d’une audition publique. On est loin cependant d’un spectacle de fin d’année, et la fraîcheur de ces quatre jeunes artistes n’enlève rien à leur talent, à leur audace et à leur maîtrise. Le temps d’une représentation, ils parviennent à nous faire oublier les comédiens vedettes du film.
Une comédie à ne pas manquer au Théâtre du Roi René pendant ce OFF 2022.
Critique de Jean-Pierre Martinez

Une comédie de Josiane Balasko
Adaptation et mise en scène : Hélène Zidi
Distribution : 
Manon Gauthier, Mila Michael, Jordan Topenas & Paul Valy

Lien vers le site du Théâtre du Roi René

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Le Quartet Mark Whitfield – Joe Farnsworth met le feu à L’Oriflamme !

Il est rare de voir ensemble sur une scène française deux aussi grosses pointures du jazz d’outre-Atlantique. Il était encore plus improbable de les réunir dans un théâtre avignonnais qui vient à peine d’ouvrir ses portes au cœur même de la Cité des Papes. Patrick Zard et Julien Cafaro, les deux directeurs de ce nouveau lieu à la programmation très éclectique, ont saisi l’occasion du passage en France de ces deux stars américaines pour les inviter à offrir à une centaine de privilégiés un concert inoubliable. Pendant plus de deux heures, en deux sets gagnants, les deux complices Mark Whitfield (à la guitare) et Joe Farnsworth (à la batterie), accompagnés pour la circonstance d’Olivier Truchot (au piano) et de Patrick Maradan (à la basse), ont enflammé le public en revisitant avec un enthousiasme communicatif et une incroyable virtuosité les plus grands standards du jazz ou leurs propres compositions. Le spectacle était aussi visuel avec ce guitariste monté sur ressorts, chantant ses notes autant qu’il les joue, face à son impassible batteur impeccablement mis dans son costume cravate, caressant les fûts de sa batterie avant de les matraquer sans qu’une seule goutte de sueur perle à son front. Avec ce concert d’exception, ces quatre musiciens hors normes, qui se sont produits sur les scènes du monde entier avec les plus grands (Quincy Jones, Ray Charles, Herbie Hancock ou encore Scott Hamilton), laisseront assurément une empreinte indélébile dans la mémoire des amoureux du jazz présents ce soir-là à L’Oriflamme, et qui dans de nombreuses années encore pourront dire « j’y étais ». Merci à L’Oriflamme pour ce cadeau. Et à bientôt pour d’autres rendez-vous dans ce nouveau théâtre, notamment pendant le prochain festival OFF qui devrait être un bon cru, avec une très belle programmation.Critique de Jean-Pierre Martinez

Joe Farnsworth – Batterie
Mark Whitfield – Guitare
Olivier Truchot – Piano
Patrick Maradan – Contrebasse

Voir l’article de Libre Théâtre Un nouveau théâtre à Avignon : L’Oriflamme dirigé par Patrick Zard et Julien Cafaro

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Les Raisins de la colère par la Compagnie Sea Art

Spectacle vu le 19 mai 2022 au Théâtre du Balcon

1929. Tandis qu’un crack boursier précipite l’Amérique dans la plus grave crise économique de son histoire, une sécheresse exceptionnelle, prémices d’une crise écologique plus profonde, jette sur les routes des millions de petits exploitants agricoles ruinés par la destruction de leurs récoltes et par l’avidité impitoyable des banques. Un exode rural massif qui pousse ces paysans de l’Oklahoma, du Texas et du Kansas, vers la Californie où se développe dans le même temps une agriculture industrialisée aux mains d’une poignée de très grands propriétaires. Ces migrants de l’intérieur, qui conservent la foi dans le rêve américain, espèrent trouver là-bas, avec un nouvel emploi, une nouvelle vie. Ils n’y trouveront que l’exploitation et la misère. Tandis que certains, dans cette confrontation brutale avec un capitalisme sauvage qui ne peut prospérer que par l’asservissement des hommes, découvriront la réalité de la lutte des classes, et accéderont à une conscience politique.

Telle est la toile de fond et l’argument du roman de John Steinbeck qui, à travers le regard singulier et le destin particulier de la famille Joad, nous brosse une fresque magistrale de cette épopée à la fois fondatrice et traumatique de l’histoire des États-Unis. Le roman de Steinbeck est donc aussi une saga familiale, convoquant d’innombrables personnages. Même avec des moyens considérables, comment donner vie de façon crédible sur la scène d’un théâtre à une telle épopée, portée à l’écran en 1940 par John Ford dans un grand film hollywoodien de plus de deux heures ? La réponse apportée par Xavier Simonin, l’homme-orchestre de ce spectacle, est simple : jouer à lui tout seul tous les rôles. À la fois adaptateur, metteur en scène et unique comédien, Xavier Simonin réussit son pari en revenant tout simplement au texte magistral de Steinbeck, sans se perdre dans une tentative forcément désespérée de proposer un remake théâtral du film. Il fallait cependant pour relever ce défi un conteur hors norme. En véritable démiurge, Xavier Simonin parvient dès les premières minutes, en modulant sa voix, ses intonations et sa gestualité, à faire surgir et à faire vivre devant nous les personnages hauts en couleur et en émotions de Steinbeck, et à nous jeter en compagnie de Tom Joad sur la route 66 vers cette Californie rêvée qui tournera au cauchemar, avant un éveil salutaire de la conscience qui seul pourra sauver le monde de l’apocalypse. Un sujet qui, on l’aura compris, reste plus que jamais d’actualité.

Il serait injuste, cependant, d’oublier la dimension visuelle et surtout musicale de ce spectacle, qui ajoute à la prouesse de ce conteur exceptionnel une profondeur poétique et quasi hypnotique. L’histoire de l’Amérique, en effet, est indissociable de celle de sa musique. De toutes ses musiques. Il s’agit plus particulièrement ici de cette musique folk à laquelle Woody Guthrie, avec le début des protest songs, confère une dimension politique. Accompagnant le conteur, Claire Nivard et Glenn Arzel nous permettent de réentendre les sonorités de l’American roots music, en interprétant magistralement sur scène avec leur comparse Stephen Harrison des standards mais aussi leurs propres créations, à partir du texte original de John Steinbeck.

Un spectacle à ne manquer sous aucun prétexte, et un véritable coup de cœur de Libre Théâtre.

Critique de Jean-Pierre Martinez

Spectacle à retrouver pendant le festival au Théâtre Le Petit Louvre du 7 au 30 juillet, à 13h45 (relâche le mardi)


Compagnie SEA ART

Texte de John Steinbeck
Adaptation et mise en scène : Xavier Simonin
Direction musicale : Jean-Jacques Milteau
Chansons (écriture et composition) : Claire Nivard, Glenn Arzel

Avec : Xavier SIMONIN, comédien
Et les musiciens-chanteurs :
Claire NIVARD (guitare et chant)
Stephen HARRISON (contrebasse, violon et chant)
Glenn ARZEL (multi-instrumentiste et chant)

Lumières Bertrand Couderc
Régie générale Thomas Chelot
Régie Son Pablo Ruamps
Costumes Aurore Popineau

Pour en savoir plus : 
Lien vers le site du Théâtre du Balcon
Le site du spectacle : http://www.lesraisinsdelacolere.fr/
Le lien vers les compositions originales de Claire Nivard et Glenn Arzel : https://glennarzelclairenivard.bandcamp.com/album/steinbeck

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Pile ou face

Heads or tails –  Cara o Cruz – Cara ou coroa  – PANNA NEBO OREL

Une comédie de Jean-Pierre Martinez

2 hommes

Vincent et Antoine sont deux comédiens, autrefois amis, qui ne se sont pas vus depuis des années. Au fil du temps, leur amitié s’est muée en une rivalité à la fois professionnelle et amoureuse. L’un a donné rendez-vous à l’autre sur la scène d’un théâtre pour renouer le fil de cette amitié qui s’en est allée avec leur jeunesse. Cette tentative de réconciliation tournera au règlement de compte, avant de déboucher peut-être sur un projet inattendu.  


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