Writing one’s life… First, let’s clear up any misunderstandings. This book is not a guide on how to transform an ordinary life into a thrilling narrative. Nor is it a method for spicing up your existence so that you’ll have exciting stories to share with your grandchildren one day. It is simply an autobiography—or more precisely, an auto-fiction—because recounting one’s life inevitably involves revisiting it, if not outright reinventing it.
One day, I was having a coffee with a neighbour when I began sharing an episode from my life. He listened with wide eyes, and after a while, knowing I’m a writer, he interrupted me: “Is what you’re telling me true, or are you making it up as you go along?” For a brief moment, I confess, even I was struck by doubt. Of course, all writers are liars—but sometimes, as Aragon put it, they lie truthfully. That’s what prompted me to write this book. Yes, this narrative is written in the first person, to tell my truth. All my truth? Nothing but my truth? I wouldn’t swear to it. After all, I am a writer. In this book, I recount how I got to where I am—not as an example to follow for anyone aspiring to become an author, but simply as my story.
Writing one’s life is, above all, about claiming that part of freedom which alone gives us the feeling of truly being alive. I found my freedom through writing, which is also a form of deliverance. But one can write one’s life in many ways—through actions as much as through words. Here is how I attempted to write mine, preferably choosing, like Robert Frost’s traveler, the paths less traveled.
Raconter sa vie, c’est un peu comme projeter des diapositives. Les clichés sont toujours moins passionnants pour les autres que les souvenirs qu’on en garde soi-même. Mais à l’heure des selfies, qui se souvient encore du charme narcoleptique des soirées diapos d’autrefois ? Pour les plus jeunes, une explication s’impose. De retour d’un voyage initiatique à l’autre bout du monde, qui à l’époque pouvait être le Maroc, la Grèce ou même le sud de la Corse, un couple d’aventuriers des congés payés réunissait ses amis les plus fidèles autour d’un buffet aux saveurs de l’ailleurs en question. Pour les gratifier, au moment du café, d’une projection de photos de vacances sur le mur blanc du salon. Auparavant, bien sûr, ces grands reporters avaient pris soin de répartir leurs centaines de diapos en différents chariots, par thématique, et soigneusement étudié l’ordre des photos, afin de donner encore davantage de sens à l’ensemble. En plus de maîtriser l’art de la photographie, il fallait aussi exceller dans celui du montage. Lors du passage d’une diapo à l’autre, ordonné par le maître de cérémonie à l’aide d’une télécommande à fil, le chargeur émettait un bruit de photocopieuse. Clic clac. Des incidents étaient bien sûr fréquents. Un chariot monté à l’envers, ou une diapo la tête en bas, et il fallait interrompre la projection pour remettre tout ça en ordre, afin de ne pas perdre une miette du spectacle et ne pas en dévoyer si peu que ce soit le message. La durée de cette interminable séance de cinéma au ralenti, où chaque image du film était commentée en live par le projectionniste, s’en trouvait augmentée d’autant. Fallait-il avoir de vrais amis pour qu’ils endurent cette épreuve avec le sourire, en faisant mine de s’extasier devant tant d’exotisme ? Quelle aventure ! À charge de revanche. L’année prochaine, c’est eux qui imposeraient à leurs amis le film des vacances de leur vie. Avoir vu, et être regardé, de retour chez soi. Pour exister un peu, au moins une fois dans sa vie. Être dans la lumière, chacun son tour. Mais toujours entre soi. Heureux qui comme eux, alors, avait fait un beau voyage. Aujourd’hui, à l’ère du temps réel, on raconte sa vie en même temps qu’on la vit. Au lieu de la vivre, même. L’existence de l’image précède l’essence du voyage. L’idée même de l’exotisme a disparu avec la mondialisation. Le voyage n’est plus qu’un déplacement. Il n’y a plus d’ailleurs. Seulement des autres parts. Il n’y a plus de souvenirs, encore moins d’avenirs. Ne reste plus qu’un éternel présent. En attendant qu’avec les hologrammes et l’intelligence artificielle, on puisse être pour toujours partout à la fois. Comme Dieu. Mais pour quoi faire ? Je viens d’un monde révolu où les seuls hologrammes étaient une image dans le miroir de l’entrée, et où l’intelligence comme la bêtise était encore tout à fait naturelle.
Manaus est une île, perdue au milieu d’un océan de forêt. On n’y accède que par avion, ou par bateau, en suivant cette route maritime qu’est l’Amazone, plus longue que la plupart des océans, et si large que depuis l’une de ses rives, on ne peut apercevoir l’autre à l’œil nu. Au fil du temps et des courants, de tempêtes en naufrages, nombre de navigateurs solitaires, venus de la forêt environnante ou de l’autre bout du monde, ont échoué sur cette île déserte désormais surpeuplée, sans avoir jamais pu retrouver le chemin du retour. Condamnés à vivre ensemble, ils partagent sur la Terre ce destin insulaire. Marins novices embarqués sur un bateau ivre, ils sont d’abord venus dans l’espoir d’une vie facile et d’un enrichissement rapide. Pour attirer le chaland, comme des mouches sur un papier collant, Manaus a été déclarée zone franche. Une sorte de paradis fiscal, en somme. Un mirage, surtout. Un gigantesque magasin discount où tout se vend, en détaxe et bien sûr à crédit. Une vie pour une télé et un frigo. Quand on n’a pas de quoi se payer l’électricité. La mort pour un rêve de pépite. La sinistre réalité d’une vie de mineur. Après avoir cédé à l’appel des sirènes, ces marins d’eau douce sombrent tous lentement dans l’alcool. Comme tous les chercheurs d’or qui transitent par cette ville, avant d’aller fouiller les entrailles de la terre au plus profond de la forêt, je savais bien inconsciemment que jamais je ne trouverais ce que j’étais venu chercher là en plein jour, au cœur des ténèbres. Mais il est des voyages qu’on ne peut éviter, sauf à manquer un rendez-vous avec soi-même. Lorsqu’un Européen arrive dans une ville du nouveau monde, il cherche souvent d’instinct, comme les marins un phare, le monument le plus ancien du coin. Même en ruine. Quelques vieilles pierres posées l’une sur l’autre comme un cairn rassurant à l’attention du randonneur trop intrépide qui se serait perdu dans la brume. Je savais qu’il existe à Manaus un opéra. Je ne m’attendais pas, bien sûr, à me retrouver soudain Boulevard des Italiens, au milieu de l’Amazonie, mais la perspective de prendre un café en admirant la façade d’un monument historique me rassurait. Je ne suis pas amateur d’art lyrique. Je ne vais jamais au Palais Garnier. Mais si des bâtisseurs d’opéras avaient vécu ici, il y restait peut-être encore d’autres traces de leur passage civilisateur. De quoi mieux supporter la barbarie de cette oasis tentaculaire aux allures de cloaque, perdue au milieu d’un désert de plus en plus peuplé, recouvert d’une forêt de moins en moins vierge. Dans les eaux irisées de gasoil du port de Manaus, entre les bateaux qui déversent chaque jour leurs cargaisons d’électroménager duty free et de vêtements made in China, des enfants se baignent nus parmi toutes sortes de détritus. Ils rient, comme tous les enfants du monde. Ou presque. Même la vie ne vaut pas cher dans les paradis fiscaux. Aux naissances non déclarées, l’existence ne s’impose pas. Il y avait bien un café, en face de l’opéra. Mais la façade du monument, en ravalement, était entièrement cachée derrière une bâche. Comme un immense écran de projection masquant la principale curiosité de la ville, afin d’empêcher que le touriste de passage en emporte le souvenir avec la photo. Je suis allé à Manaus, je n’ai jamais vu l’opéra. La vie est un voyage. Son terme un rendez-vous manqué.
UO cemitério de Beaucon-le-Château está lotado. Para receber novos defuntos, seria necessário proceder a uma ampliação. Mas a proprietária do parque adjacente recusa-se obstinadamente a ceder nem mesmo uma parcela. Para resolver esta situação de emergência, o presidente da câmara toma uma medida radical: morrer será estritamente proibido no território do município, sob pena de sanções…
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La plupart des rôles sont jouables indifféremment par des hommes ou des femmes. Certains comédiens peuvent jouer plusieurs rôles. Distributions possibles :
ALe cimetière de Beaucon-le-Château affiche complet. Pour accueillir de nouveaux défunts, il faudrait procéder à une extension. Mais la propriétaire du parc adjacent refuse obstinément d’en céder la moindre parcelle. Pour remédier à cette situation d’urgence, le maire prend une mesure radicale : mourir sera désormais strictement interdit sur le territoire de la commune sous peine de poursuites…
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Escrever a sua vida… Para começar, é preciso esclarecer qualquer mal-entendido. Este livro não é um manual para aprender a transformar uma vida comum em um relato apaixonante. Tampouco é um método para saber como dar mais emoção à existência, com o objetivo de ter algo para contar aos netos algum dia. É, simplesmente, uma autobiografia, ou mais exatamente, uma autoficção, já que relatar a própria vida é, no mínimo, revisitar, e até reinventá-la. Um dia, tomava café com um vizinho e comecei a contar-lhe um episódio da minha vida. Ele me olhou com os olhos bem abertos e, após algum tempo, sabendo que sou escritor, interrompeu-me: “Mas é verdade o que estás a contar-me, ou estás a inventar à medida que vais contando?” Confesso que, por um breve instante, eu próprio tive minhas dúvidas. Claro, todos os escritores são mentirosos, mas também às vezes mentem de verdade, para retomar a fórmula de Aragon. Isso foi o que me decidiu a escrever este livro. Sim, este relato está escrito em primeira pessoa, para contar a minha verdade. Toda a minha verdade? Nada além da minha verdade? Não juraria. Acontece que sou escritor. Conto neste livro como cheguei até aqui, sem me apresentar como um exemplo a seguir para quem queira se tornar autor também. Escrever a própria vida é, antes de tudo, reivindicar essa parte de liberdade que só a sensação de estar vivo proporciona. Conquistei a minha liberdade através da escrita, que também é uma forma de libertação. Mas pode-se escrever a vida de muitas maneiras, com atos mais do que com palavras. Aqui está como tentei escrever a minha. Escolhendo de preferência, como o viajante de Robert Frost, os caminhos menos transitados.
The cast size and gender distribution are highly variable with around forty male or female roles. The same actor may play multiple roles.
To work or not to work, that is the question.
During a break for electronic cigarettes, a few workaholics exchange hazy remarks.
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Une comédie à sketchs abordant de façon humoristique des sujets toujours d’actualité, en partant de ce constat tragi-comique : quand on ne bouge pas pendant trop longtemps, on finit par se retrouver ailleurs sans s’en rendre compte, parce que le monde autour de nous a changé…
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En un lieu clos mystérieux, qui pourrait être un asile de fous… ou encore le théâtre du monde, sont détenus quelques parias ayant perdu la Foi. La Foi en Dieu, mais aussi la croyance dans tous les principes sur lesquels repose notre société. Et si le créateur lui-même ne croyait plus en sa création ? Il est urgent de remotiver ces incrédules avant qu’un scepticisme contagieux n’entraîne l’effondrement général du système…
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Dans un pays sous la coupe d’un tyran, alors que la contestation gronde et que la répression fait rage, un médecin et un prêtre s’affrontent sur la question de savoir si le devoir sacré de leurs fonctions respectives prime ou non sur celui des citoyens qu’ils sont aussi l’un comme l’autre. L’enjeu n’étant rien moins que la vie ou la mort du dictateur et par conséquent le maintien du régime ou l’accélération de sa chute…
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