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Bien doré

Charles, assis dans un fauteuil, lit L’Humanité, une pipe éteinte à la bouche. Il porte un pull marin et une casquette. Rosalie, ébouriffée et les vêtements en désordre, arrive depuis l’extérieur, un sac à la main.

Rosalie – C’était moins une… J’ai eu la dernière.

Charles – La dernière ?

Rosalie – La galette des rois, à la boulangerie ! Il n’en restait plus qu’une…

Charles – Ah oui… La galette… Mais dis-donc, elle a l’air énorme.

Rosalie – Je n’avais pas le choix. C’est une galette pour douze.

Charles – Pour douze ? On n’est que trois… Et encore, si Fred ne nous fait pas faux bond, comme l’année dernière…

Rosalie – C’était la dernière, je te dis ! J’ai dû me battre pour l’avoir !

Charles – Oui, bon, ne t’énerve pas…

Rosalie – Je ne m’énerve pas, je t’explique.

Charles – On pourra toujours en congeler la moitié pour l’année prochaine…

Rosalie – Quoi ?

Charles – Si personne n’a la fève cette année… Comme pour le loto. S’il n’y a pas de gagnant, on remet la somme en jeu pour le prochain tirage.

Rosalie – Non mais ça ne va pas, non ?

Charles – Bon, alors on se tapera six parts de galette chacun.

Rosalie – Il a téléphoné pour dire qu’il ne venait pas ?

Charles – Non.

Rosalie – Eh ben tu vois.

Charles – Il faudrait que je finisse de corriger mes copies avant qu’il arrive, alors…

Rosalie – Tu vas travailler ? On est samedi…

Charles – Tu me forces déjà à célébrer l’Épiphanie, tu ne vas pas en plus m’obliger à respecter le shabbat ! Je suis un hussard de la République, moi ! Un croisé de la laïcité…

Rosalie – N’importe quoi…

Charles – Tu avoueras que pour une instit’ communiste, ce n’est pas très orthodoxe, cette histoire de galette.

Rosalie – Ah oui ? Et pourquoi ça ?

Charles – L’Épiphanie, les Rois Mages… C’est une tradition catholique !

Rosalie – Mais pas du tout ! C’est juste une tradition païenne que les catholiques ont essayé de récupérer. Comme beaucoup d’autres, d’ailleurs.

Charles – Une tradition païenne…?

Rosalie – Évidemment ! Avant d’être une célébration de la Nativité, c’était une célébration de la fécondité, tout simplement.

Charles – Je vois… D’où l’expression « mettre le petit Jésus dans la crèche », j’imagine…

Rosalie – Là tu confonds Noël et l’Épiphanie.

Charles – On fourre aussi les galettes.

Rosalie – Celle-là est à la pâte d’amande…

Charles – Il n’empêche que si on appelle ça le Jour des Rois… On ne m’enlèvera pas de l’idée que ce n’est pas très républicain.

Rosalie – Bon… En attendant, il va ranger son journal, le Capitaine Haddock.

Charles – J’essayais plutôt de ressembler à Staline, mais bon…

Rosalie – Ça fait cinq ans que tu as arrêté de fumer, tu pourrais peut-être arrêter la pipe, maintenant. Même éteinte…

Charles – C’est mon vapoteur à moi. Au moins, je n’émets aucun gaz à effet de serre.

Rosalie – Ça c’est toi qui le dis.

Il plie son journal et se lève.

Charles – Je te dis qu’il ne va pas venir.

Rosalie – Pourquoi il ne viendrait pas ?

Charles – Tirer les rois avec ses vieux parents, un samedi. Tu ne crois pas qu’il a mieux à tirer, à son âge ?

Rosalie – Tu exagères. C’est notre petit garçon, tout de même.

Charles – Notre petit garçon… Il a grandi, tu sais…

Rosalie – Pour moi, ce sera toujours un bébé…

Charles – Je crois quand même qu’il serait temps de retirer les peluches qu’il y a sur son lit.

Rosalie – Tu crois ? (Un temps) Parfois, je me demande si on aurait dû l’avoir aussi tard…

Charles – Tu trouves qu’il n’a pas l’air normal ?

Rosalie – Il est comédien… Et toujours pas marié… Je ne sais pas… Tu crois qu’il pourrait être un peu…

Charles – Un peu quoi ?

On sonne à la porte.

Rosalie – Ah… Tu vois bien qu’il est venu !

Fred arrive. Il porte un costume ridicule et un masque (genre super-héros de série Z). Il embrasse sa mère.

Rosalie – On commençait à s’inquiéter.

Il embrasse son père.

Fred – Pourquoi ça ?

Charles – Ta mère a acheté une galette pour douze.

Rosalie – Je vais la mettre au four, ce sera meilleur.

Fred – Ça ne sera pas trop long ? Je n’ai pas beaucoup de temps…

Rosalie – Tu es toujours pressé… Mais non, ça ne prendra qu’une minute.

Fred – Avec un micro-onde, peut-être, mais avec ton vieux four à gaz…

Rosalie sort avec la galette.

Charles – Alors comme ça, tu travailles dans le coin ?

Fred – J’ai un tournage à trois blocs d’ici. Je suis venu entre deux prises.

Charles – Et qu’est-ce que c’est ? Un film d’auteur ?

Fred – Un épisode de Plus Bête la Vie.

CharlesPlus Bête la Vie ? Tiens, je ne connaissais pas.

Fred – Une série. C’est le pilote.

Charles – Et tu joues un rôle important ?

Fred – Je fais la doublure du comédien principal. Pour les cascades…

Charles – Ce n’est pas un film de boules, au moins ?

Fred – Papa… Je suis cascadeur !

Charles – Il y a aussi des cascades au lit…

Rosalie revient.

Rosalie – Ce sera prêt dans cinq minutes. De quoi vous parlez ?

Charles – De cinéma…

Le portable de Fred sonne et il répond.

Fred – Oui ? Bon… Non, non… Ok, j’arrive tout de suite… (Il range son portable)Désolé, je dois partir…

Rosalie – Mais pourquoi ?

Fred – Le comédien dont je fais la doublure… Il est agoraphobe… Du coup ils ont besoin de moi pour la scène dans le métro…

Rosalie – Mais… la galette est chaude !

Fred – Désolé… Ce sera pour l’année prochaine… The show must go on…

Il sort précipitamment.

Rosalie – Comédien…

Charles – Il n’est pas comédien, il est cascadeur.

Rosalie – Cascadeur… C’est encore pire que comédien, non ?

Charles – Belmondo, il faisait ses cascades lui-même.

Rosalie – Et quand il prenait le métro, c’était debout sur le toit.

Charles – Bon… On n’a plus qu’à se taper la galette.

Rosalie – Une galette pour douze…

Charles – Et nous, on n’a pas de doublures.

Rosalie – On va commencer avec une part chacun. Et le premier qui a la fève, on arrête, d’accord ?

Charles – Si on n’est pas mort avant d’une indigestion.

Rosalie – Avec un peu de chance, on va tomber sur la fève tout de suite… Laissons faire le hasard.

Charles – J’ai l’impression qu’on va jouer à la roulette russe…

Rosalie – Je vais chercher les munitions.

Elle sort.

Charles – Elle a raison à propos de Fred… Je me demande s’il ne serait pas un peu… con.

Elle arrive avec la galette.

Rosalie – Un peu quoi ?

Charles – Non, je disais… Oui, elle a l’air bien fourrée.

Rosalie – On ouvre une bouteille de cidre, pour faire passer tout ça ?

Charles – Allez, soyons fous !

Noir

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Richophobie

Pardon, mais avant de commencer, je voudrais vous poser une petite question. Non mais rassurez-vous, ce n’est pas pour un sondage. Parce que j’en connais des comédiens comme moi, qui profitent du système. On le connaît tous, le truc. Ils prétendent faire un one man show, ils rameutent leurs amis dans un théâtre en leur vendant des places sur billetreduc. En réalité, ils travaillent pour un institut de sondage, et ils en profitent pour vous administrer un questionnaire interminable. Il faut bien dire que le système entretient la confusion, aussi : maintenant tous ceux qui font des petits boulots sont payés comme intermittents. Il paraît que ça coûte moins cher à la société. Ça doit être ça qu’on appelle la société du spectacle. Bref, je vous rassure, ma question est parfaitement gratuite et tout à fait désintéressée. Alors voilà. Est-ce qu’il y a des riches dans cette salle ? Personne ? Non, mais rassurez-vous, je ne suis pas non plus payé pour dénoncer au Trésor Public ceux qui auraient oublié de payer leur ISF. Non, vraiment ? Aucun riche ? Bon. Dans ce cas, je vais pouvoir vous exposer mon petit problème sans choquer personne. Alors voilà. Parfois, je me demande si je suis tout à fait normal. Tout le monde est supposé envier les riches, non ? Vous aussi, j’imagine. Et bien pour moi, je ne sais pas pourquoi, la richesse c’est un peu comme une maladie honteuse. Une maladie socialement transmissible, si vous préférez. Une saloperie qu’on attrape par des rapports non protégés avec de pauvres gens déjà atteints de cette affection. Je ne sais pas, la richesse, ça me dégoûte un peu. Oui. Les riches m’inspirent une sorte de mépris apitoyé. C’est ça qu’on appelle la condescendance, je crois. Oui, c’est ça. Je porte sur les gens riches un regard condescendant. Non mais j’ai bien conscience que c’est absolument déplacé. Ce sont les riches qui devraient me regarder de haut. Puisque je n’ai pas réussi à devenir comme eux. Tout le monde a envie de devenir riche, non ? À part ceux qui le sont déjà, évidemment. Et encore. Ceux-là ont sûrement envie d’être encore plus riches. C’est addictif, l’argent, vous savez ? Et on est toujours le pauvre de quelqu’un. Regardez, à chaque fois qu’un Président de la République est élu en France, il commence par relever le seuil de l’ISF juste au-dessus du montant supposé de son propre patrimoine. Histoire qu’on ne l’accuse pas de faire partie des gens riches, justement. La preuve que ce n’est pas si glorieux que ça. Mais j’en reviens aux riches, les vrais. Pas ceux qui ont juste atteint le seuil de la richesse, comme d’autres s’enfoncent sous le seuil de la pauvreté. Non, ceux pour lesquels il n’y a pas photo. Les millionnaires, comme on disait autrefois, du temps des anciens francs. Eh oui, à cette époque-là, c’était beaucoup plus facile d’être millionnaire, évidemment. Cent fois plus facile qu’avec les nouveaux francs. Donc presque sept cents fois plus facile que depuis le passage à l’euro. Vous vous rendez compte ? À cette époque là, on était millionnaire pour à peine plus de 150.000 euros. Vous êtes toujours sûrs qu’il n’y a aucun millionnaire dans la salle ? Même en anciens francs ? Même à crédit ? Dans ce cas, c’est que vous êtes locataires et que vous habitez dans un HLM. Parce que maintenant, si vous êtes propriétaire d’une chambre de bonne à Paris, vous êtes forcément millionnaire en anciens francs. Au prix où est le mètre carré dans la capitale. Ce n’est pas formidable, ça ? On n’a peut-être pas réussi à inverser la courbe du chômage, mais aujourd’hui, une simple bonne, propriétaire de sa chambre mansardée au septième étage sans ascenseur est virtuellement millionnaire. À condition de la revendre à un autre millionnaire pour aller prendre sa place sous les ponts, bien sûr… C’est pour ça que les millionnaires, c’est fini. Pour être riche, aujourd’hui, il faut être milliardaire. En ancien francs en tout cas. C’est l’inflation. La bulle immobilière, comme on dit. Mais les bulles, on sait bien à qui ça profite. Pendant que les pauvres se contentent d’une aspirine effervescente non remboursée par la Sécu pour faire passer leur gueule de bois, les riches s’enfilent des magnums de champagne duty free pour faire passer leur caviar. La bulle immobilière, c’est surtout le rétablissement de l’esclavage, oui. Au temps d’Autant en emporte le vent, les esclaves, au moins, ils étaient en CDI. Les Noirs travaillaient gratuitement pour un vaste domaine colonial. Les esclaves d’aujourd’hui travaillent au noir pour rembourser le crédit de leur minuscule appartement. Et pour espérer être affranchis, ils doivent payer leur vie durant deux smic par mois à leur banque… alors qu’ils n’en gagnent qu’un seul. Bon, mais où je voulais en venir, avec tout ça ? Ah oui, les riches ? Non mais franchement. Vous les enviez vraiment, vous, ces pauvres gens ? Après un déjeuner à la Tour d’Argent, pour rentrer à Neuilly, devoir remonter toute la rue du Faubourg Saint Honoré en Ferrari, alors qu’on a déjà du mal à circuler en Vélib ? Merci, très peu pour moi. D’accord, ça m’amuserait sûrement de pouvoir aller dormir dans un palace comme le Hilton à Paris. Surtout s’il porte mon nom, et que je n’ai même pas à payer la note, comme Paris Hilton. Mais bon, pour ça, à la rigueur, je peux toujours casser mon Livret A et aller passer une nuit à l’Hôtel Martinez à Cannes. Je ne suis pas si pauvre que ça, non plus. Mais après ? Non, et puis il y a un gros inconvénient à être riche, c’est qu’on ne peut plus fréquenter que des gens riches. Ben oui, quand vous êtes milliardaire, vous ne pouvez pas partir en vacances avec un pote smicard. Ça fausse les rapports, forcément. D’accord, quand vous êtes pauvres, c’est pareil. Vous êtes condamnés à rester entre vous. Mais moi je dis que les pauvres sont beaucoup plus marrants. Il y en a même de très sympas, j’en connais. Pas prétentieux, ni rien. Ok, tous les riches ne sont pas pareils, c’est vrai. Il y en a qui sont pires que les autres. Le nouveau riche, surtout, qui n’a pas encore l’habitude. La richesse, c’est un mode de vie, vous comprenez. Ça s’apprend. Alors le nouveau riche, lui, il ne sait pas. Il commet des impairs évidemment, et les autres ne se gênent pas pour le lui faire sentir. Vous vous voyez, vous, dîner à la Tour d’Argent ? On ne saurait pas comment se comporter. Vous arrivez, vous descendez de votre Ferrari, un voiturier vous tend la main pour prendre vos clefs de bagnole et aller la mettre au garage pendant que vous vous tapez la cloche avec un top model. Vous vous imaginez donner les clefs de votre Twingo à un inconnu avant d’aller vous taper le boudin à l’ardoise au bistrot du coin ? Vous auriez trop peur qu’il ne revienne jamais avec votre caisse pourrie dont vous n’avez même pas fini de payer les traites. Alors une Ferrari, vous pensez bien… Non, la richesse, ça ne s’improvise pas. Ça nécessite un apprentissage. Tandis que la pauvreté, c’est naturel. Personne n’a jamais reproché à un nouveau pauvre de manquer de tact en fréquentant pour la première fois les Restos du Cœur. On sait tout de suite quelle cuillère on doit prendre pour la soupe ou pour le Flamby, il n’y en a qu’une. Et puis les nouveaux pauvres, ça n’existe pas trop, en fait. Quand on est pauvre de naissance, on le reste toute sa vie, et pour les riches, c’est pareil. Il y a des riches qui font faillite, bien sûr. Mais un riche une fois ruiné, c’est encore un type qui a beaucoup plus d’argent que vous. Ce qui m’amène d’ailleurs à vous poser une deuxième question… Est-ce qu’il y a des pauvres dans cette salle ? Oui, je sais, si vous êtes là, c’est que vous avez pu vous payer une place de théâtre sans empiéter sur votre budget coquillettes, mais bon. Il pourrait aussi y avoir quelques invités. Non, parce que les pauvres, entre nous, il y en a des cons aussi… Pourquoi croyez-vous que les gens se traitent de pauvre con à longueur de journée ? Le pire, il me semble, c’est le pauvre militant. Le prolétaire encarté, vous voyez ? Celui qui est pauvre, fier de l’être, et qui voudrait que tout le monde le soit avec lui, par solidarité. Non parce qu’il n’y a pas de raison d’avoir honte d’être pauvre, d’accord, mais il n’y a pas non plus de quoi se vanter. On ne leur reproche pas d’être pauvres, ils n’ont rien fait pour mériter ça. Mais alors il faut être juste. Il ne faut pas reprocher aux riches d’être riches. La plupart d’entre eux n’ont rien fait non plus pour le devenir. L’idéal, évidemment, ce serait qu’il n’y ait ni pauvres ni riches. Que des gens comme nous, quoi. À l’aise, sans plus. Juste un million en dessous du seuil de l’ISF. Mais ça n’arrivera pas, si ? On a déjà essayé. En Russie ou en Chine. Ça finit toujours par quelques millions de morts, et à la fin les pauvres sont encore plus pauvres et les riches encore plus riches. Et puis surtout, ce ne serait pas juste. Les pauvres n’ont pas besoin des riches pour savoir qu’ils sont pauvres, c’est un fait. Mais les riches, eux, ils ont besoin de sentir qu’il y a des pauvres pour profiter pleinement de leur richesse. Non, vous avez raison, je devrais être plus tolérant avec les riches. Et puis on ne sait jamais. Le xénophobe, il s’en fout. Il ne risque pas de devenir étranger du jour au lendemain. À condition de ne pas trop s’éloigner de chez lui. Mais le richophobe, allez savoir. Personne n’est complètement à l’abri de devenir riche. Même les comédiens… Même quand ils travaillent du chapeau… et qu’ils sont payés au chapeau. Alors ? Vous me la montrez, la couleur de votre argent ?

Comme un poisson dans l’air

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La chambre mauve

L’Inspecteur Ramirez (tenue négligée façon Columbo) arrive à la réception d’un palace. Il s’approche du réceptionniste qui le regarde arriver avec un air hautain.

Réceptionniste – Si vous cherchez un endroit pour passer la nuit, mon brave, je vous conseillerais plutôt…

Inspecteur – Inspecteur Ramirez… Vous m’avez appelé au sujet d’un vol de bijoux.

Réceptionniste – Ah, oui… Pardon, Inspecteur… En effet, c’est Monsieur le Directeur qui vous a téléphoné. La chambre d’une de nos clientes a été visitée cet après-midi, et on lui a dérobé un collier estimé à plusieurs centaines de milliers d’euros.

Inspecteur (dans ses pensées) – Je vois…

Réceptionniste – Et… que voyez-vous, exactement ?

Inspecteur – À l’évidence, le voleur fait partie du personnel de l’hôtel… ou de sa clientèle.

Réceptionniste – Qu’est-ce qui vous permet de dire cela, Inspecteur Sanchez ?

Inspecteur – Ramirez.

Réceptionniste – Pardon ?

Inspecteur – Inspecteur Ramirez, c’est mon nom.

Réceptionniste – Et… qu’est-ce qui vous fait penser que le coupable pourrait être quelqu’un de l’hôtel ?

Inspecteur – Il y a un vigile à la porte. Même en lui montrant ma carte de police, j’ai eu du mal à le convaincre de me laisser entrer…

Réceptionniste (ironique) – C’est vrai. Vous êtes ici dans une zone de non droit, Inspecteur, et nous avons nos guetteurs, nous aussi. De nos jours, même pour la police, il est aussi difficile d’entrer dans le hall d’un palace, que dans celui d’un HLM de banlieue.

Inspecteur – Il est donc peu probable qu’un inconnu ait pu s’introduire dans cet hôtel sans être immédiatement repéré. La serrure de cette chambre a-t-elle été forcée ?

Réceptionniste – Non, je ne crois pas…

Inspecteur – Dans ce cas, cela fait de vous le principal témoin dans cette affaire, mon brave. Pour ne pas dire le suspect numéro un.

Réceptionniste – Mais enfin, Inspecteur…

Inspecteur – Vous êtes le concierge de cet hôtel. Vous avez les clefs de toutes les chambres. Vous auriez parfaitement pu pénétrer dans l’une d’elles pour vous servir.

Réceptionniste – Moi…? Me servir…?

Inspecteur – Et puis… vous étiez bien placé pour connaître les allées et venues des clients. Vous auriez pu agir sans avoir peur d’être dérangé…

Réceptionniste – Je vous assure, Inspecteur, que jamais…  

Inspecteur – Vous avez les clefs de toutes les chambres, oui ou non ?

Réceptionniste – Évidemment ! Cela fait partie de mes attributions ! Lorsqu’un client quitte momentanément l’hôtel, il laisse sa clef à la réception. Je l’accroche immédiatement au tableau jusqu’à son retour, et c’est tout…

L’inspecteur observe avec curiosité le tableau arc-en-ciel situé derrière le réceptionniste.

Inspecteur – Pourquoi un arc-en-ciel ? C’est un hôtel gay friendly ?

Réceptionniste – Chaque chambre de cet hôtel porte le nom d’une couleur. Il y a la chambre bleue, la chambre jaune, la chambre rose, la chambre verte, la chambre…

Inspecteur – Oui, bon, ça va, je crois que j’ai compris le principe…

Réceptionniste – La clef de chaque chambre est identifiée par un porte-clefs de la couleur correspondante. Et chaque porte-clefs trouve naturellement sa place sur ce tableau multicolore. C’est dans la chambre mauve que le vol a eu lieu. Mais je vous jure, Inspecteur, que..

L’Inspecteur hoche la tête d’un air dubitatif.

Inspecteur – Dans ce cas… vous paraît-il possible que quelqu’un d’autre que vous, un client de l’hôtel par exemple, ait pu… emprunter cette clef à votre insu, et la remettre à sa place après avoir commis son forfait ?

Réceptionniste (embarrassé) – Pour la tranquillité de nos hôtes, j’aimerais vous répondre que non, Inspecteur. Mais l’honnêteté m’oblige à vous avouer que ce n’est pas totalement à exclure.

Inspecteur – Voyez-vous ça…

Réceptionniste – Il peut m’arriver de m’absenter quelques instants de la réception pour régler un problème quelconque…

Inspecteur – Et cet après-midi, vous avez eu beaucoup de problèmes à régler ? 

Réceptionniste – Vers seize heures, j’ai quitté mon poste une minute ou deux pour fumer une cigarette dehors. Puis une autre fois vers dix-sept heures pour aller aux toilettes…

Inspecteur – Deux abandons de poste dans la même journée, donc… (Air mortifié du réceptionniste) Et vous avez remarqué quelque chose de particulier ?

Réceptionniste – Je n’ai rien vu la première fois. Mais la deuxième, lorsque je suis revenu, j’ai remarqué que la clef de la chambre mauve était accrochée à la place de celle de la chambre marron. Je n’y ai pas prêté attention sur le coup, même si je ne commets jamais ce genre d’erreur moi-même.

Inspecteur – Et quelle conclusion avez-vous tirée de cet incident ?

Réceptionniste – Aucune ! J’ai remis la clef à sa place, et c’est tout. Mais c’est vrai qu’après ce qui s’est passé… Oui, il est possible que quelqu’un ait emprunté la clef de la chambre mauve dans le laps de temps où je me suis absenté…

Inspecteur – Je vois… Un membre du personnel, peut-être ?

Réceptionniste – Le vol a eu lieu en milieu d’après-midi, cela met les femmes de ménage hors de cause, puisqu’elles n’ont accès aux chambres que jusqu’à quatorze heures.

Inspecteur – Bien… Reste donc à interroger les clients de l’hôtel. En commençant par la victime. La locataire de la chambre mauve…

Réceptionniste – Ah, vous avez de la chance, Inspecteur… Justement, la voici… C’est la veuve d’un riche armateur suisse.

Inspecteur – Je ne savais pas qu’il y avait des armateurs dans ce pays. En tout cas, à ma connaissance, il n’y a pas la mer en Suisse…

Réceptionniste – Il y a aussi plus de banques que d’habitants dans la confédération helvétique, et pourtant ces gens-là ne fabriquent à peu près rien.

Inspecteur – Il s’agit peut-être de cargos fictifs naviguant sous pavillon de complaisance…

Réceptionniste – Vous lui poserez la question vous-même, Inspecteur…

Inspecteur – Bonjour chère madame… Mes hommages du soir… Je suis ici pour enquêter sur le vol dont vous avez été la victime. Auriez-vous l’amabilité de répondre à quelques questions ?

Veuve – En tant que citoyenne helvétique, la collaboration avec la police est pour moi une seconde nature. Vous pouvez me poser toutes les questions que vous voudrez tant que cela ne touche pas au secret bancaire. Car pour cela, je serai muette comme un coffre-fort. (Elle sort un chocolat de son sac qu’elle lui tend) Un chocolat, Inspecteur ? Ils sont à la liqueur…

Inspecteur – Jamais pendant le service, merci… Alors… À quelle heure avez-vous quitté votre chambre, cet après-midi ?

Veuve – Voyons… J’ai quitté l’hôtel vers quatorze heures trente pour rendre visite à une amie qui n’a pas trop le moral.

Inspecteur – Son mari l’a quittée, peut-être…

Veuve – Oui, on peut dire ça comme ça. Il vient d’être incarcéré pour abus de biens sociaux. Il comptait sur son immunité de parlementaire pour échapper à la justice, mais malheureusement, il n’a pas été réélu…

Inspecteur – Les électeurs sont tellement versatiles, vous savez… On ne peut plus se fier à personne. Vous en avez fait l’expérience à vos dépens, malheureusement…

Veuve – En tout cas, je suis certaine que mon collier se trouvait encore dans son tiroir quand je suis partie. J’avais hésité à le mettre pour sortir avant d’y renoncer.

Inspecteur – Il est tout de même bien imprudent de votre part de ne pas avoir placé un bijou de cette valeur dans le coffre de l’hôtel.

Veuve – J’en conviens, Inspecteur. Mais que voulez-vous ? (Avec un regard accusateur vers le réceptionniste) Je pensais que dans un établissement de cette catégorie… D’autres questions ?

Inspecteur – Non… Enfin si… Pouvez-vous me confirmer qu’il n’y a pas la mer en Suisse ?

Veuve – Monsieur l’Inspecteur, nous avons mieux que la mer… Nous avons le Lac de Genève !

Inspecteur – Merci, ce sera tout pour le moment. (La veuve s’en va) Visiblement, la disparition de son collier ne la bouleverse pas plus que ça…

Réceptionniste – L’étendue de sa fortune lui permet de relativiser cette perte. Et son assureur la remboursera sans doute, en dépit de sa négligence. Quand je pense que moi, pour un simple dégât des eaux, j’ai dû me battre avec ma compagnie d’assurance pour… Mais excusez, je m’égare.

Inspecteur – Bon, je vais donc devoir interroger tous les autres pensionnaires de cet hôtel…

Réceptionniste – Pour ne pas nuire à la réputation de notre établissement, je vous serais reconnaissant d’éviter à nos clients l’humiliation d’une convocation au commissariat. À moins, bien sûr, de soupçons très fondés concernant l’un d’entre eux.

Un homme passe devant la réception. L’inspecteur jette un regard vers ses chaussettes, de couleurs différentes.

Inspecteur – Rassurez-vous, ce ne sera peut-être pas nécessaire. (Interpellant l’homme) Monsieur ?

Client – Oui…?

Inspecteur – Inspecteur Martinez…

Réceptionniste – Je croyais que c’était Ramirez…

Inspecteur – Vous permettez que je vous pose quelques questions ?

L’homme s’approche, prudemment.

Inspecteur – Je peux voir vos mains ?

Réceptionniste – Ne me dites pas que vous êtes aussi cartomancienne…

Le client, surpris, tend ses mains. L’inspecteur lui passe immédiatement les menottes.

Client – Mais enfin, Inspecteur !

Réceptionniste – Heureusement que je vous avais demandé d’être diplomate…

L’Inspecteur fouille dans la poche de l’homme et en sort un collier, sous le regard stupéfait du réceptionniste.

Client – Comment avez-vous deviné que c’était moi ? 

Inspecteur – Sur le tableau de la réception, le voleur avait remis la clef de la chambre mauve à la place de celle de la chambre marron. (Au réceptionniste)Pourquoi, à votre avis ?

Réceptionniste – Parce qu’il était pressé, peut-être…

Inspecteur – Peut-être aussi parce qu’il était daltonien ! 

Client – Mais alors, comment avez-vous su que j’étais daltonien ? 

Inspecteur – Dès que vous êtes passé devant moi, cher ami… Et que j’ai aperçu vos chaussettes.

Client – Mes chaussettes ?

Inspecteur – Elles ne sont pas de la même couleur ! 

Réceptionniste – Alors là, bravo Inspecteur. Quand je vous ai vu arriver tout à l’heure, je me suis dit que vous étiez un peu demeuré… Je dois reconnaître que j’étais loin de la vérité.

Noir

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Tout est clair

Maria fait face à l’Inspecteur Ramirez.

Maria – Ça m’apprendra à être honnête ! J’aurais mieux fait de le mettre à la poubelle, ce portefeuille.

Ramirez – Donc, vous maintenez l’avoir trouvé par terre, derrière une banquette, sur votre lieu de travail ?

Maria – Évidemment, puisque c’est la vérité !

Ramirez – Pourtant, quand mes collègues vous ont interpellée sur la voie publique pour un contrôle de routine, c’est bien dans votre sac qu’ils ont trouvé ce portefeuille. Plus de trois jours après que son propriétaire ait signalé sa disparition…

Maria – J’ai préféré le garder quelque temps, au cas où quelqu’un viendrait le réclamer à la boîte. Mais j’allais justement le porter au commissariat !

Ramirez – Bien sûr…

Maria – Ce que c’est que les préjugés… Vos collègues non plus, ils n’ont rien voulu savoir. Il paraît que je suis défavorablement connue des services de police…

Ramirez – Reconnaissez que ça, ce n’est faux…

Maria – Défavorablement, peut-être… Mais pas comme pickpocket !

Ramirez – En ouvrant ce portefeuille, vous auriez facilement pu identifier son propriétaire et lui téléphoner. Il y avait une carte de visite à l’intérieur.

Maria – Eh, je ne suis pas de la police, moi ! C’est personnel, un portefeuille. C’est comme un sac à main. Et puis je vous fais remarquer que je n’ai pas non plus touché à l’argent liquide. Il ne manque pas un euro. Vous n’avez qu’à lui demander, à ce type, s’il manque de l’argent dans son portefeuille !

Ramirez – On lui demandera ensemble, à ce brave homme. Parce que nous, on l’a appelé, figurez-vous. Il sera là d’une minute à l’autre.

Maria pousse un soupir de soulagement.

Maria – Eh ben voilà ! Il sera tellement content d’avoir retrouvé ses papiers. Vous verrez qu’il me remerciera. Allez savoir, peut-être même qu’il me donnera une petite récompense…

Ramirez – Ne vous réjouissez pas trop vite quand même… Il a porté plainte…

Maria – Porté plainte ? Mais pourquoi ?

Ramirez – Pour un vol à l’arraché.

Maria – Il dit que c’est moi qui lui ai arraché son larfeuille ?

Ramirez – Vous ou une autre, on verra bien. Ça sert à ça une confrontation…

Maria – Dans ce cas, pas de souci. Il ne peut pas me reconnaître, puisque je ne l’ai pas volé, son portefeuille !

Ramirez – Si vous le dites…

Maria – Vous verrez… Il dira que ce n’est pas moi, et il me fera des excuses. Vous aussi, j’espère…

L’inspecteur lui lance un regard qui en dit long. Son téléphone sonne, il répond.

Ramirez – Oui Sanchez… Ok, envoyez-les moi… (Se tournant vers Maria) L’heure de vérité…

Entre un homme d’un certain âge, très digne, accompagné de sa femme, plus revêche. Ramirez se lève pour les accueillir.

Ramirez – Entrez, je vous en prie.

Homme (embarrassé) – Merci, Inspecteur…

Femme (apercevant Maria) – Alors c’est elle…

Maria – Oui, c’est moi qui ai retrouvé le portefeuille de votre mari. Bonjour Monsieur…

Homme (timidement) – Madame…

Maria (à Ramirez) – Ça se voit tout de suite que ce n’est pas le genre d’homme à envoyer une innocente en prison.

Ramirez – Alors Monsieur Delamare… Vous reconnaissez cette femme ?

L’homme hésite, de plus en plus embarrassé.

Homme – C’est-à-dire que…

Maria – Moi, en tout cas, j’ai l’impression de vous avoir déjà avoir vu quelque part. À mon travail, peut-être. Mais je vois défiler tellement de monde…

Femme – Eh ben, vas-y, dis-le que c’est elle !

Le brave homme semble très mal à l’aise.

Ramirez – Monsieur, je vous écoute… C’est cette femme qui vous a volé votre portefeuille, oui ou non ?

Homme – Je… Je ne me souviens plus très bien… Il faisait noir…

Ramirez – Noir ? Vous avez déclaré que le vol avait eu lieu en plein après-midi ! À ma connaissance, on n’a signalé aucune éclipse dans la région ces jours-ci… 

Homme – Non, non, bien sûr… J’ai dit noir… C’est plutôt moi qui… J’ai un blanc. Je veux dire que tout cela s’est passé si vite. Quoi qu’il en soit, cette personne n’est pas mon agresseur, Inspecteur…

L’inspecteur ne semble pas convaincu par cette affirmation.

Ramirez – Vous êtes sûr ?

Homme – Absolument.

Maria – Ah ! Vous voyez bien !

Ramirez – Je vous rappelle, Monsieur Delamare, que vous avez porté plainte contre X.

Maria – Contre X ?

Ramirez – Si cette déposition a pour seul but de permettre à cette femme d’éviter des ennuis avec la justice, il s’agirait d’un faux témoignage. 

L’homme jette un regard inquiet vers son épouse, et se décide à parler.

Homme – Écoutez, c’est avant, que j’ai menti. (Sa femme le fusille du regard, mais il poursuit malgré tout) On ne m’a pas volé ce portefeuille. En fait… Je l’ai perdu…

L’inspecteur prend le temps de digérer cette information, avant de répondre d’un ton sévère.

Ramirez – Dans ce cas, cela s’appelle une dénonciation frauduleuse. C’est très grave, vous savez ? Vous pourriez être poursuivi… Pourquoi ce mensonge ?

Le respectable vieillard est un peu perdu.

Homme – Quand j’ai raconté à mon épouse que j’avais perdu mon portefeuille, elle m’a conseillé de le déclarer volé. C’était plus simple, pour le remboursement par l’assurance, vous comprenez ? 

Femme (embarrassée) – Je pensais que la personne qui trouverait le portefeuille le garderait pour elle…

Ramirez – C’est en effet ce qui arrive le plus souvent…

Femme (à nouveau agressive) – Et puis je croyais que la police avait mieux à faire que de s’occuper d’un petit vol comme ça… Avec tout ce qu’on voit en ce moment…

Ramirez – Malheureusement pour vous, il reste quand même des gens honnêtes. Et la police fait parfois bien son travail… (L’homme, penaud, regarde ses chaussures)Bon… Je vous épargnerai les poursuites judiciaires pour cette fois…

Femme – Merci Monsieur l’Inspecteur…

Homme – Toutes nos excuses, Inspecteur, vraiment…

Maria – Ça alors.. Et moi ? Personne ne me présente ses excuses ?

L’inspecteur se penche sur la déclaration de vol.

Ramirez – Mais il y a une dernière chose qui m’intrigue, Monsieur Delamare… Vous avez déclaré que ce vol imaginaire avait eu lieu dans la rue, à Vincennes.

Homme – C’est là où nous habitons, ma femme et moi…

Ramirez – Pourtant, cette dame a retrouvé votre portefeuille, absolument intact, sous une banquette de l’établissement où elle travaille, dans le neuvième arrondissement de Paris. Il n’est pas arrivé là par hasard, tout de même…

Homme – Je… Je ne sais pas, Inspecteur.

Ramirez – Aviez-vous des raisons de mentir aussi sur l’endroit où vous avez perdu ce portefeuille ?

L’épouse revêche jette un regard étonné vers son mari, attendant elle aussi une explication.

Maria – Ah mais oui, ça y est… Je me souviens où je l’ai vu, ce vieux vicieux. Au boulot !

La femme se tourne vers Maria.

Femme – Au boulot ? Auriez-vous l’obligeance de me dire, chère Madame, dans quel genre d’établissement vous exercez vos talents ? 

Maria – Ben, je suis strip-teaseuse ! Dans un cabaret à Pigalle !

La femme jette un regard assassin à son mari.

Ramirez – Je crois que maintenant, tout est clair…

Noir

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