Jean-Pierre Martinez est un auteur de théâtre contemporain au plein sens du terme : ce n’est pas seulement un auteur d’aujourd’hui, c’est aussi un dramaturge dont les œuvres s’inscrivent dans les problématiques (sociales, sociétales, sociologiques, politiques) de son époque. À sa manière, il participe donc de ce qu’on appelle les nouvelles écritures contemporaines ou les nouvelles dramaturgies, tout en prenant appui sur une solide expérience de la dramaturgie classique, acquise notamment à travers l’écriture de scénarios, qu’il a pratiquée et enseignée pendant une vingtaine d’années avant de se consacrer exclusivement au théâtre. Pour détourner les règles, mieux vaut d’abord les connaître (voir son ouvrage Écrire une comédie pour le théâtre). Le théâtre, c’est avant tout une écriture, et la meilleure des mises en scène ne sauvera jamais une écriture insuffisante d’un point de vue dramaturgique.
À sa façon, Jean-Pierre Martinez revendique donc aussi d’être un auteur engagé dans son époque. Mais être un auteur engagé, c’est d’abord être un auteur libre. Libre d’écrire ce qu’il veut, à partir de sa propre esthétique et de sa propre éthique, sans avoir à se conformer par avance au concept édifiant et mortifère du théâtre contemporain que voudrait imposer, au mépris du public, l’Institution Théâtrale actuelle (comités de lecture, éditeurs, distributeurs de prix, de labels « nouvelles écritures » et d’aides à l’écriture en tous genres…). Jean-Pierre Martinez a conquis cette liberté en optant pour la mise à disposition gratuite de ses textes sur son site internet, tout en renonçant à solliciter toute autre reconnaissance que celles des compagnies et du public du monde entier, et surtout pas celle des innombrables petits chefs et autres ronds de cuir chargés de représenter le théâtre d’aujourd’hui en France et de parler en son nom, en prétendant faire la révolution avec des subventions. Une indépendance dont la « grande famille » du théâtre fait payer le prix, en France, à ce dramaturge atypique, par un ostracisme plus ou discret, en voulant le reléguer à n’être qu’un auteur de boulevard, au prétexte qu’il écrit pour le public, et à n’être qu’un auteur de genres parce qu’il refuse de se cantonner à un seul. Ses pièces, cependant, sont représentées dans près de 80 pays. L’Histoire jugera… et viendront peut-être un jour les honneurs posthumes. En matière de théâtre, le dernier mot reste toujours aux compagnies et au public.
Pour Jean-Pierre Martinez, être un auteur engagé ne signifie pas être donneur de leçons et tenir un discours militant, car le théâtre moralisateur et édifiant, souvent ennuyeux, est en outre rarement d’une très grande force persuasive. Quand on veut provoquer une salutaire prise de conscience, il faut renoncer au confort de ne prêcher qu’à des convaincus. Mieux vaut souvent passer par la dérision voire l’absurde, et en tout cas par l’humour, pour dénoncer le caractère ridicule de certains travers de notre société, ou encore les dérives de ceux qui nous gouvernent.
Voici quelques unes des thématiques abordées dans l’œuvre théâtrale de Jean-Pierre Martinez, avec les liens vers les textes des pièces qui les convoquent :
monde du travail et capitalisme
politique, affairisme, corruption
Déjà plébiscitées dans de nombreux pays, et notamment dans l’ensemble du monde hispanophone, les œuvres de Jean-Pierre Martinez, auteur franco-espagnol, restent largement à découvrir par les compagnies françaises et par le public de l’hexagone. Ces œuvres, cependant, ont une dimension largement universelle, comme en témoignent les plus de 300 traductions auxquelles elles ont donné lieu, en une vingtaine de langues, générant chaque année des montages sur les cinq continents.
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